Attention aux écrans 3D
En faisant mes recherches, je suis tombée sur une étude publiée le 6 novembre 2014. Dans cette étude, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) interdit, entre autres l’usage d’écrans 3D par les enfants de moins de 6 ans. Selon Olivier Merckel, responsable de l'unité d'évaluation des risques liés aux nouvelles technologies à l'Anses, chez l’enfant, le système visuel est en phase de développement et est extrêmement fragile. Lorsque l’enfant fixe un écran 3D, les yeux sont contraints de fonctionner d’une manière pas naturelle ; à long terme, cela peut altérer négativement le développement oculaire de l’enfant. Avec l’écran 3D, l’œil n’arrive pas à faire le lien entre l’objet virtuel (l’objet en 3D), et l’objet réel (l’écran plat). Le résultat ? Les yeux de l’enfant adoptent de mauvaises habitudes et la zone du cerveau qui se charge de fusionner les images est altérée.
Troubles de concentration et du sommeil
Une étude publiée dans le numéro d'octobre 2014 de la revue American Journal of Family Therapy avait analysé les habitudes de 46 000 familles américaines ayant des enfants. L’étude a démontré qu’une demi-heure passée devant l’écran par jour suffisait à entrainer une baisse régulière des résultats scolaires. Plus l’enfant passe du temps devant les écrans, moins bonne est sa performance à l’école. A force de regarder les dessins animés et de jouer aux jeux vidéo, l’enfant s’habitue à une (trop) forte dose d’excitation qu’il ne retrouve pas dans la vraie vie. En classe, il a donc du mal à se tenir en place et se désintéresse plus facilement.
En sus d’affecter la concentration, les écrans influent aussi sur le sommeil. Selon la même étude, un enfant passant quatre heures par jour devant en écran mettent vingt minutes de plus à trouver le sommeil.
Des symptômes semblables à l’autisme
C’est Anne-Lise Ducanda, médecin au sein du service public de la petite enfance de l'Essonne qui tire la sonnette d’alarme. Son constat est alarmant :
« La plupart des (enfants) qui me sont adressés passent au moins six heures par jour devant des écrans. Certains n'arrivent pas à parler, à encastrer trois cubes ou encore à tenir leur crayon. Les troubles sont plus graves qu'il y a 15 ans ». Toutefois, dans la majorité des cas, les comportements disparaissent une fois que les enfants arrivent à s’éloigner des écrans. Les enfants surexposés aux écrans peuvent présenter les symptômes suivants : vocabulaire restreint, troubles de communication, regard vide, comportements répétitifs… Des symptômes qui, selon Anne-Lise Ducanda, ressemblent aux symptômes de l’autisme.
Que faire ?
Après avoir lu cet article, c’est vous qui ne voyez plus clair ? Le Dr Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, docteur en psychologie a établi une règle relativement simple : la règle du « 3, 6, 9, 12 ». Jusqu'à 3 ans, pas de télévision. Avant 6 ans, pas de console de jeux. A partir de 9 ans, l'enfant peut aller sur internet, mais avec ses parents. Enfin, à 12 ans, il peut découvrir le monde virtuel. D’ailleurs si vous êtes parent d’un adolescent, vous le savez déjà ; c’est l’âge où il ne fait qu’à sa tête.
Les écrans ont d’innombrables avantages. Même cet article, vous le lisez sur un écran. Mais il y a un âge pour chaque chose. L’enfance est une période d’interaction, d’activité et de découverte. Veillons à ce qu’elle reste ainsi.