Saminah Mutoola, de 4 h 30 à 22 h 30 : des journées bien remplies
Vous pensez que le quotidien d'une femme au foyer est de tout repos ? Dès 4 h 30, Saminah est levée et se prépare pour la prière qui commence vers 5 heures. Lorsqu’apparaissent les premiers rayons de soleil, Saminah est déjà aux fourneaux, à préparer le petit-déjeuner. Vers 7 heures, elle réveille sa fille de sept ans. Un câlin, un brin de causette et on se prépare pour l'école. Uniforme, cartable, lunchbox… Elle s'occupe de tout. Son mari a besoin de quelque chose ? Elle accourt. A 8 h 15, un moment de répit. L'enfant et le mari partis, Saminah prend finalement son petit-déjeuner. Ensuite, les tâches ménagères. Pour passer plus de temps avec son enfant le soir, elle s'occupe déjà du dîner. Après la prière de 13 heures, elle prépare le thé et une petite collation pour sa fille. Se préparer à accueillir son bout de chou, du pur bonheur pour Saminah. Elle le fait tous les jours et ne s'en lasse jamais
« Je suis contente d'être là pour elle. Elle vient toujours avec un sourire, elle me raconte sa journée… Cela renforce nos liens. Si je n'étais pas là, ma fille se serait installée devant la télé, seule… »
A 4 heures, le thé. Ensuite, la prière, les devoirs de son enfant, le dîner, la vaisselle… Vers 21 heures, elle met sa fille au lit après lui avoir fait boire un grand verre de lait. Une fois sa petite couchée, elle va auprès de son mari. Finalement un petit moment à deux. Vers 22 h 30 elle se couche pour se réveiller le lendemain avec le même enthousiasme et la même vigueur.
Des journées très remplies donc. Des journées teintées de solitude parfois ? Les autres sont à l'école ou au bureau et vous êtes dans une maison vide?
« Oui, cela arrive, surtout après les vacances. Là, tout à coup je me retrouve seule pendant toute une journée. Mais la solitude part rapidement. Parfois je rêve d'être indépendante, de me sentir encore plus utile, de contribuer financièrement à l'éducation de ma fille où à d'autres projets… Mais on ne peut pas tout avoir. Je suis des cours de pâtisserie; je pourrais peut-être commencer un business après… Mais entre temps, je suis une femme comblée. Il n'y a pas de honte à se dévouer pleinement à sa famille. »
Sakoon Appaddoo : « par amour pour les enfants »
« Personne ne peut remplacer une mère. Pas une bonne, pas une voisine, même pas un proche. L'enfance ne revient pas, c'est là que l’enfant a le plus besoin du parent et je voulais être là pour mes enfants. »
Accompagner ses enfants à l’école, les consoler, les encourager. Parce qu’ils habitent tout près de l’école, les chercher à midi pour qu’ils dégustent, à la maison, des petits plats chauds préparés par maman. Après l’école, s’asseoir avec eux. ‘Maman, aujourd’hui j’ai appris ça, maman untel m’a raconté ça…’ Ecouter avec intérêt ce qu’ils disent en leur servant du pudding de maïs, du gruau ou un bon farata. Mille petites choses, mille petites attentions qui font toute la différence. Du pudding de maïs ou des faratas qui n’auraient peut-être pas eu le même goût s’ils n’avaient pas été préparés avec l’amour de maman.
« Cela renforce le lien. J’ai 4 fils et ils sont tous très proches de moi. J’ai été là à chaque étape de leur vie et je ne regrette rien. Cela valait la peine. »
Les garçons ont grandi. Ils volent de leurs propres ailes, ont leur famille à eux mais sont toujours reconnaissants envers leur maman. Et du haut de ses 58 ans, Sakoon ne se fatigue toujours pas. Debout dès 5 h 30, elle fait une marche de 30 minutes, se douche, fait sa prière et prend son petit déjeuner. Ensuite s'enchaînent les tâches ménagères, la préparation des repas, l’entretien d’un petit jardin, les jeux avec les petits-enfants et les conversations avec les enfants établis à l’étranger via Skype. Elle trouve aussi un petit moment pour la préparation de nouilles qu’elle vend à petite échelle :
« Je n’aime pas être complètement dépendante des autres. Donc il y a ces petites choses que je fais, de la maison, pour avoir un petit argent de poche. J’ai aussi vendu des pistaches, du bilimbi… Lorsque mes enfants étaient plus jeunes, cela nous aidait à arrondir les fin de mois »
Une femme heureuse, une femme épanouie. L’année dernière, elle a passé 6 mois auprès de son fils en Australie :
« L’année dernière j’ai été en Irlande puis en Australie. Autrefois, je tenais mes fils par la main pour les emmener à l’école, maintenant, grâce à eux, je voyage. »
Femme au foyer ? Une femme qui existe, qui aime, qui se débrouille. Une femme au foyer ; une femme qui reste un peu en arrière-plan, une femme qui, souvent, reçoit peu mais qui donne beaucoup.
Source : Votre magazine de santé connectée