Alain Jeannot, lors de notre dernière interview vous parliez de 141 victimes du premier janvier au 25 décembre 2016. Les choses ont-elles changé ? La route tue-t-elle toujours beaucoup de Mauriciens ?
La route ne tue pas, ce sont les usagers qui s’entretuent sur la route ! Et la tendance est malheureusement à la hausse.Tous les usagés sont touchés ; Mauriciens et étrangers. Après tout, il ne faut pas oublier que nous accueillons 1 millions de touristes chaque année.
Les hommes et les femmes sont-ils impliqués à part égale dans les accidents ?
Certainement pas ! Entre 2013 et 2015, 94.6% des chauffeurs impliqués dans des collisions étaient des hommes. Cette situation n’est d’ailleurs pas propre à Maurice; en France aussi plus de 90% des chauffeurs mêlés aux accidents sont des hommes.
Donc, les femmes conduisent mieux que les hommes? Pourquoi, à votre avis ?
Définitivement. Elles sont surtout plus respectueuses de la vie, prennent moins de risques et se conforment aux lois avec beaucoup plus de sérieux.
Je vous donne un simple exemple : savez-vous qu’en 2015 tous les chauffeurs/motocyclistes impliqués dans les accidents alors qu’ils n’avaient pas de permis de conduire étaient tous des...hommes ? Ils étaient 81 !
Beaucoup sont d’avis que les femmes conduisent mal. Comment expliquez-vous ce préjugé ?
C’est un préjugé comme vous le dites. Un préjugé ne s’explique pas, il est subjectif et sans fondement logique. C’est peut-être une extension de ce sentiment de supériorité que les hommes ont envers le sexe dit faible.
Certains disent que les femmes sont trop lentes, trop hésitantes. Mais, au moins elles sont prudentes…
Les femmes sont prudentes parce qu’elles ont le sens inné de protéger la vie ; après tout ce sont elles qui portent et donnent la vie.
Certains chauffeurs injurient toujours les femmes (ou hommes) lorsqu’ils conduisent. Le Mauricien est-il suffisamment courtois sur la route ?
Non à ce niveau, il a un très long chemin à faire.
Un mot de la fin ? Un conseil ?
Tant qu’il y aura des hommes imprudents sur nos routes, nous aurons besoin de femmes sages et dévouées pour les guider et les encourager à changer leur comportement afin d’éviter les accidents.