Zoom sur le syndrome du cœur brisé
Eh oui, avoir le cœur brisé et mourir de chagrin est tout à fait possible. À la fois au sens propre comme au sens figuré. Cela fait déjà une vingtaine d’années environ que le « broken heart syndrom » ou syndrome des cœurs brisés fait l’objet de publications. Ce syndrome touche principalement les femmes après la ménopause ainsi que les personnes qui souffrent d'anxiété chronique.
Les facteurs pouvant déclencher ce syndrome sont : une forte colère, une grande peur, une surprise brutale ou une grande émotion. Il se manifeste alors par un « faux infarctus » accompagné d’une douleur et d’une oppression au niveau de la poitrine, mais aussi des difficultés à respirer, une pression artérielle basse et une atteinte du muscle cardiaque. Le syndrome des cœurs brisés peut mettre en danger la vie d’une personne notamment lorsque le cœur est soumis à une trop rude épreuve : hypotension sévère, trouble du rythme, défaillance cardiaque…
En cause, un niveau de stress élevé
Le syndrome de stress explique mieux la réalité médicale du syndrome des cœurs brisés. Il traduit une atteinte du muscle cardiaque, une « cardiomyopathie », provoquée par le stress. Elle apparaît quelques minutes ou quelques heures après une situation de stress inattendue et particulièrement angoissante sans qu’aucune autre cause n’explique les troubles constatés.
Ce stress peut être psychologique ou physique et ses causes sont extrêmement variées : un conflit au sein d’un couple, le décès d’un être cher, des problèmes au travail, une opération chirurgicale, un accident de la route ou même un rapport sexuel.
L’adrénaline, au cœur du syndrome
Les différents symptômes liés au syndrome des cœurs brisés sont dus à la décharge d’adrénaline provoquée par les situations de stress. Le corps réagit alors pour se protéger de l’agression. Les recherches effectuées font mention des taux élevés de catécholamines et de neuropeptides, les substances impliquées dans le stress. Autant de substances qui peuvent submerger le muscle cardiaque chez certaines personnes…
Toutefois, le mécanisme exact est mal connu. L’on suppose que l’adrénaline pourrait diminuer le calibre des artères et ainsi l’apport de sang. Elle provoquerait aussi l’entrée de grosses quantités de calcium dans les cellules cardiaques, perturbant leur fonctionnement temporairement.
Finalement, c’est plus de peur que de mal
S’ils sont pris en charge rapidement, les symptômes s’améliorent sans laisser aucune séquelle. Les examens pouvant être effectués pour observer l’atteinte du cœur sont : un électrocardiogramme, une échographie typique, mais aussi une coronarographie qui permet de montrer le degré d’atteinte des artères coronaires qui irriguent le cœur.
Bien souvent, ce syndrome prend la forme d’un infarctus dont le mécanisme est très différent. Dans ces cas, les artères coronaires irriguant le cœur et dont l’obstruction est la cause d’infarctus, sont le plus souvent saines. Les dégâts sont irréversibles et disparaissent après peu de temps.
En guise de traitement, les patients reçoivent des tranquillisants et des médicaments adaptés à leur état cardio-vasculaire : un inhibiteur de l’enzyme de conversion, un bêtabloquant pour prévenir les troubles du rythme, un médicament pour diminuer les risques de thrombose ou d’embolie.
Suite à un traitement adéquat, le syndrome des cœurs brisés ne sera plus qu’un mauvais souvenir, tout comme les chagrins d’amour finalement.