Vous n’en croyez pas vos oreilles : le maitre/la maitresse d’école vous annonce que votre enfant est un vrai tyran. Il insulte, manipule et domine ses camarades de classe. Il est même violent. Vous n’auriez jamais pu imaginer qu’il se comporte de la sorte en dehors. Comment a-t-il pu en arriver là et pourquoi n’avez-vous rien vu venir ? Que risque-t-il ? Comment lui faire prendre conscience de son comportement ? Pour info, le harcèlement moral est un phénomène très sérieux. C’est pourquoi il faut agir très tôt contre les enfants harceleurs.
Quel est le profil d’un enfant harceleur ?
De manière générale, un enfant harceleur se conduit comme un petit tyran dénué d’empathie. Il prend plaisir à dominer les autres. D’habitude, les enfants harceleurs ont une colère refoulée en eux et c’est en dominant les autres qu’ils arrivent à l’extérioriser. Ils sont considérés comme des leaders incontestables par leurs petits amis et leurs ordres sont exécutés à la lettre. Ces individus sont, qui plus est, rarement seuls. Ils s’entourent d’enfants qui cautionnent aveuglément leurs faits et gestes, ce qui les rend bien évidemment plus forts.
Mais leurs attitudes et comportements sont tout autre à la maison. Ils font profil bas et parlent peu. Bref, ils ne présentent pas vraiment de comportement agressif et sont plutôt discrets. C’est bien souvent par le biais du responsable scolaire que les parents apprennent, à leur grande surprise, que leurs enfants terrorisent leurs camarades de classe à l’école.
Pour comprendre ce changement de comportement, il faut prendre en compte le climat familial. Très souvent, les enfants harceleurs sont issus de familles où les parents sont constamment en conflits. De ce fait, ils s’identifient à l’agressivité qui est dégagée par l’un des parents. Au fil du temps, ce mécanisme d’identification se renforce et l’enfant agit en fonction de ses pulsions. Mais en réalité, celles-ci cachent de réelles souffrances. Et la seule manière pour eux de l’exprimer est à travers la soumission qu’ils imposent aux plus faibles, c'est-à-dire des enfants qui ont une certaine distinction physique : trop petits, trop enrobés, portent des lunettes, etc.
Quelles sont les sanctions encourues ?
D’abord, il y a le blâme qui est un rappel à l’ordre oral puis vient l’avertissement écrit dont une copie sera laissée dans le dossier scolaire de l’enfant jusqu’à la fin de l’année. En aucun cas les parents du harceleur et ceux du harcelé ne doivent se rencontrer au risque que les choses ne se corsent. Seul le responsable éducatif doit faire office de médiateur entre les deux parties. Il fait venir les parents du harceleur pour en discuter de vive voix et rationaliser les évènements. L’enfant peut être appelé à formuler des excuses sincères envers son/ses camarades.
Si les faits sont graves, on passe alors à l’étape d’exclusion temporaire et définitive. Ces mesures sont prononcées dans le cadre d’un comité disciplinaire. Les parents sont alors convoqués et on leur propose une liste d’établissements scolaires qui pourront accueillir leur enfant. Mais l’exclusion définitive n’est pas vraiment la solution puisque le problème lui-même n’est pas résolu. Aussi, même si le leader s’en va, il reste sa bande qui continuera à semer le trouble. Donc les mesures doivent être mises en place pour empêcher que le harcèlement se perpétue. Pour cette raison, il est important de savoir dialoguer avec son enfant pour comprendre ce qui le pousse à se comporter de cette manière.
Comment dialoguer avec son enfant quand il est coupable de harcèlement ?
Ça ne sert à rien de gronder ou de battre l’enfant. Dans ce genre de cas, c’est le dialogue qui doit primer. Il est primordial que les parents prennent le temps de lui parler en tête à tête. Pour cela, ils doivent se rendre dans un endroit neutre et lui parler calmement. En présence de ses parents, l’enfant pourra mieux expliquer son geste et dire pourquoi il agit ainsi. Est-ce un sentiment de frustration intense ? Une souffrance qu’il a du mal à exprimer ? Dans tous les cas, il faut impérativement faire une mise au point avec l’enfant pour qu’il prenne conscience de la gravité de ses actes et qu’il exprime à son tour la souffrance qu’il ressent. Dans certains cas, cela peut aboutir à une remise en question du fonctionnement familial. Chacun doit revoir son comportement. Au mieux, les parents peuvent se tourner, si possible, vers un psychologue pour mieux encadrer leur petit.