Les journées de Cindy commencent à l’aube et se terminent au crépuscule car elle ne travaille pas la nuit ; elle se réveille à 5 heures et quitte la maison à 6 heures. A 7h15, elle est déjà à la clinique pour le premier briefing.
« C’est là que nous prenons les nouvelles des patients. Nous prenons connaissance de ce qui s’est passé pendant la nuit ; les examens à entreprendre, s’il y a eu des complications, des améliorations, si les patients ont passé une bonne nuit. Les lundis, je prends note de tout ce qui s’est passé durant le week-end, des patients qui ont été admis, pour quel cas, ceux qui sont sortis… C’est en utilisant ces informations que nous planifions notre journée… Etant le superviseur je planifie et délègue le travail… Nous savons que la journée sera longue et c’est avec dévouement et compassion que nous commençons le travail.»
Le but de Cindy et de ses collègues ? Faciliter et rendre moins pénible le séjour du malade. Tout faire pour qu’il se sente à l’aise et souffre le moins possible.
Elle ne s’arrête pas là. Elle prodigue les traitements en suivant les directives du médecin, elle parle aux parents, renseigne le médecin sur l’état du patient … Lorsqu’il y a un imprévu ou une urgence, elle fait tout de suite appel aux médecins résidents. Il faut agir vite ; c’est souvent une question de vie ou de mort.
Vers 12h30, un autre compte rendu pour discuter de ce qui a été fait et pour planifier les soins pour l’après midi :
« Oui, tout doit être planifié (rires). Parce qu’il s’agit de la santé des patients, rien ne peut être fait au hasard. Il est indispensable qu’il y ait toujours une équipe avec les patients ».
A l’heure des soins, c’est avec le même dévouement que l’équipe œuvre sans relâche pour minimiser la souffrance du patient. Être infirmière, c’est aussi réaliser que le milieu et les besoins de chaque patient sont différents :
« Nous faisons attention à chaque petit détail. Par exemple, nous accordons beaucoup d’importance aux préférences alimentaires du patient. Il est important que les patients puissent apprécier leur nourriture ; s’ils ne mangent pas, la période de récupération sera plus lente. Les membres de notre équipe parlent aussi différentes langues et communiquent facilement avec les patients. »
Chaque patient doit être traité avec le même respect et la même compassion. Qu’il s’agisse d’un enfant ou d’une personne âgée, d’une directrice ou d’une bonne, toujours traiter l’autre avec le même égard et amour :
« Nous traitons le patient comme si c’était un proche ; notre mère, notre père, notre sœur… Certains patients nécessitent plus d’attention et nous faisons toujours preuve de compréhension à leur égard. »
Elle besogne jusqu’à 17h30. Ensuite, elle fait la passation à l’équipe de nuit. Cindy ne travaille pas le week-end mais il lui arrive de croiser un ex patient alors qu’elle fait ses courses ou déjeune en famille. Il arrive aussi que les patients se souviennent d’elle des semaines, des mois ou des dizaines d’années après leur séjour en clinique :
« Je me souviens de ce monsieur qui m’avait reconnue au supermarché, c’était quelqu’un qui souffrait d’un cancer colorectal et qui avait été guéri à la suite d’une chirurgie à la clinique. Il nous a montré sa cicatrice et m’a remercié pour tout ce que j’avais fait pour l’aider à la clinique. Parfois, les parents ou le conjoint d’un patient se souvient de nous… C’est extrêmement gratifiant de voir que nous avons pu toucher une personne… »
« A la clinique nous sommes traitées avec beaucoup de considération et de respect. Les médecins, et les patients nous respectent. Mais je pense qu’en général beaucoup de personnes pensent à tort que le travail de l’infirmière consiste uniquement à faire des injections ou vérifier la tension artérielle… »
Cindy a voulu conclure l’interview en prodiguant un conseil aux filles mais aussi aux garçons qui aspirent à faire ce métier :
« N’hésitez pas, foncez ! C’est un beau métier. Oui, c’est un travail exigeant mais n’ayez pas peur. Lorsque nous aimons ce que nous faisons, le temps passe vite et nous ne ressentons pas la fatigue. C’est tellement enrichissant de pouvoir aider les gens et participer à leur guérison».