C’est une technique qui a fait ses preuves en France. Face à une augmentation de personnes souffrant d’infections intestinales, les spécialistes cherchaient une solution originale et efficace. Ces infections intestinales étaient engendrées par la bactérie Clostridium difficile et pouvaient récidiver après l’administration d’antibiotiques. C’est là qu’ils ont proposé la greffe de matière fécale, technique qui permet de reconstruire une flore intestinale équilibrée et plus résistante.
Des donneurs sélectionnés avec soin !
Le principe est simple : on lave l’intestin du malade avant de lui administrer la matière fécale ( caca) d’un donneur sain par une sonde naso-gastrique, une coloscopie ou par un lavement. Mais pour pouvoir faire « don » de ses selles, il faut être en bonne santé. Les donneurs potentiels sont questionnés sur leurs maladies, les traitements suivis, les séjours à l’étranger… Ensuite, ceux sélectionnés effectuent une série d’analyses afin de s’assurer que les selles ne contiennent pas de bactéries, de champignons et de parasites nocifs.
Quelques mots sur le procédé
Le prélèvement des selles se fait normalement à l’hôpital. Elles sont ensuite homogénéisées dans du sérum physiologique puis filtrées. La filtration a pour but d’enlever les débris du caca. La préparation peut être administrée dans un délai de 6 heures ou être congelée pour un traitement ultérieur.
Avant la transplantation, le receveur avale une solution qui a pour but de lui nettoyer l’intestin. Ensuite a lieu le transfert des selles. Ce traitement peut se faire en utilisant plusieurs méthodes : un lavement, une coloscopie ou à travers une sonde naso-gastrique qui passe par le nez pour aller jusqu’à l’intestin grêle.
Des centaines de greffes fécales ont été réalisées en France avec des taux de réussite de 90 à 95 %. Les chercheurs n’écartent pas la possibilité d’utiliser la transplantation fécale pour traiter le syndrome de l’intestin irritable, la maladie de Crohn et certaines pathologies du foie.