Chewing-gums, patchs, inhalateurs, pastilles… le but des substituts d’aide au sevrage tabagique est de pallier le manque de nicotine sans exposer les poumons aux 4000 substances toxiques qu’on a tendance à inhaler lorsqu’on fume. Ils sont inoffensifs et accessibles sans ordonnance en pharmacie. Les femmes enceintes ou allaitantes ainsi que les personnes qui souffrent de problèmes cardiaques peuvent les utiliser sans problème. Mais qu’en est-il de leur efficacité ?
Les substituts antitabac sont efficaces sous certaines conditions
En comparant les taux de réussite de leurs consommateurs avec ceux qui n’en ont pas pris, de nombreuses études ont pu démontrer que les substituts à la nicotine peuvent doubler le taux d’abstinence au tabac en seulement six mois. 18 % des fumeurs ayant été traités par les substituts nicotiniques se sont abstenus un an après l’arrêt du tabac. Dans le groupe des non-utilisateurs, il y avait uniquement 10 %.
Ces chiffres ne sont pas pour autant prometteurs. Pourquoi ? Selon les spécialistes du tabac, l’efficacité physique et psychologique des substituts nicotiniques dure uniquement au début du sevrage, soit dans les deux premiers mois de l’arrêt du tabac. Une grande majorité des fumeurs ayant été traités par les substituts à la nicotine rechutent dans la première année de l’arrêt du tabac.
Qu’est-ce qui fait qu’un grand pourcentage de fumeurs recommencent à fumer après les deux premiers mois de l’arrêt du tabac ? Une équipe de recherche avance que la nicotine n’est pas la seule substance à provoquer la dépendance, et ce, même s’il est le principal composant à l’origine des propriétés addictives du tabac. D’autres produits entrent en jeu. Les fumeurs vont donc les rechercher dans la cigarette. Seule une motivation réelle peut conduire à un arrêt définitif.
D’autre part, pour arriver à arrêter de fumer, il faut réussir à bien estimer la dose de nicotine à laquelle on est habitué. Une personne qui fume beaucoup ressentira plus de manque. Elle aura donc besoin de plus de substituts. Si la dose n’est pas adaptée, elle risque de ressentir les symptômes de manque et finir par se tourner de nouveau vers la cigarette. Dans l’ensemble, pour que l’arrêt du tabac soit définitif et serein, l’aide d’un professionnel est recommandée. En étant accompagnée, une personne fumeur aura moins de mal à se défaire du tabac.
Les substituts nicotiniques ont des effets secondaires
Comme pour tout produit, les substituts à la nicotine présentent, eux aussi, des effets indésirables :
Les chewing-gums ou gommes à mâcher et les pastilles peuvent entrainer des hoquets, des brûlures d’estomac et des brûlures pharyngées, notamment s’ils sont utilisés de manière inadéquate. Les patchs, quant à eux, exposent aux risques d’irritation et d’eczéma de contact.
Le surdosage en nicotine (par exemple fumer et utiliser des substituts nicotiniques à la fois) favorise généralement l’apparition d’effets indésirables tels que la bouche pâteuse, des palpitations, des diarrhées et des insomnies.
Changer de substitut sans avis médical n’est pas recommandé. Les patchs commercialisés ne délivrent pas tous la même dose de nicotine. De ce fait, ils ne peuvent se substituer l’un à l’autre, au risque d’entrainer des symptômes de manque.
Si vous prenez la décision d’arrêter de fumer, veillez à bien adapter votre dose de nicotine à travers les substituts antitabac. N’hésitez pas également à vous faire accompagner par un professionnel. Enfin, soyez déterminé !