Les étapes du deuil
C’est la psychiatre Elisabeth Kubler Roth qui a évoqué pour la première fois les étapes du deuil. Parce que chaque personne est différente, les étapes peuvent elles aussi différer. Elles peuvent ne pas suivre un parcours linéaire ou varier en intensité. Mais en général, vous ressentirez les émotions suivantes :
Le choc
Vous ne comprenez pas, vous êtes sidéré. Vous êtes peut-être une automate, vous avez du mal à assimiler l’information. Il s’agit normalement d’une période relativement courte.
Le déni
« Non, ce n’est pas possible, ce n’est pas vrai. » Vous assimilez l’information mais n’y croyez pas. Vous vous renfermez et vivez dans votre tête. Souvent, c’est le mental qui prend le dessus. Vous vous adonnez à des monologues internes pour ne pas faire face à la réalité. Il arrive aussi que vous vous comportiez comme si le défunt était toujours avec vous : vous faites son lit, lavez son assiette…
La colère
« C’est injuste ! », « C’est à cause de moi ! », « C’est à cause de X ou de Y »… Il y a un profond sentiment d’injustice. Vous vous culpabilisez. Ou alors, vous blâmez les autres. Il vous arrive aussi de ne vouloir parler à personne et de vous énerver contre tout le monde.
La dépression
« Oui il/elle est parti (e) et je n’y peux rien », « Je n’en peux plus », « A quoi bon ? » C’est la phase de chagrin, de déprime ou de dépression. Rien ne vous intéresse, la vie n’a pas de sens. Vous broyez du noir. L’énergie de la colère et de la négociation n’y est plus. C’est normalement la période durant laquelle vous pleurez le plus. Vous ne voulez rien faire et ne voulez voir personne.
L’acceptation
C’est toujours pénible mais tout n’est plus gris ou noir. Vous arrivez à relativiser. Vous comprenez que c’est une étape de la vie. Vous comprenez aussi qu’avec la personne décédée vous avez partagé des bons et des mauvais moments. Que vous vous en sortirez. Vous vous dites qu’il est peut-être temps de tourner la page.
La reconstruction
Après l’effondrement et l’acceptation vient la reconstruction. Petit à petit, vous reprenez les forces. Vous retrouvez votre place dans la société, vous arrivez à vous organiser, à travailler… Vous découvrez vos ressources personnelles. Et même si dans un premier temps cela peut sembler improbable, cette expérience pourra aussi faire de vous une personne plus forte.
Quelques conseils pour mieux vivre la période de deuil
Accepter son chagrin
Vous allez souffrir et c’est normal. Ne vivez pas dans le déni, ne cherchez pas d’échappatoire. Ne refoulez pas vos sentiments. Accordez-vous du temps. Donnez-vous la chance d’être vulnérable. Et surtout, n’essayez pas de noyer votre chagrin dans l’alcool, la drogue, les distractions…
S’exprimer
Il est normal de vouloir s’accorder des moments de solitude mais en parler vous fera le plus grand bien. Parlez-en à un ami ou membre de la famille. Si vos proches ne vous comprennent pas, tournez-vous vers un collègue ou un thérapeute. Parfois, en parler à un étranger peut être plus facile et efficace.
Se libérer de la culpabilité
S’il vous faut, dans un premier temps, accepter vos sentiments, la culpabilité ne fera qu’empirer votre souffrance. Libérez-vous de la culpabilité ; ne pensez surtout pas que ce décès est de votre faute. Acceptez que les choses soient ainsi et dites-vous que vous avez fait de votre mieux. Même si en phase de colère, il vous arrive de mal vous comporter envers les autres, ne culpabilisez pas. Accordez-vous le droit d’être imparfait.
Faire des activités saines et s’accorder du temps
La natation, la marche, la méditation… Qu’aimez-vous ? Vous n’êtes pas obligé d’aller danser en boite (mais si c’est ce que vous aimez, pourquoi pas ?) ou de tout à coup devenir une personne zen. Choisissez l’activité en tenant compte de votre personnalité et vos préférences. Commencer une nouvelle activité vous aidera peut-être à prendre un nouveau départ.
Et n’oubliez pas que vous êtes un être humain, pas un robot. Il vous arrivera de craquer. Les jours ne se ressembleront pas. Dans beaucoup de cas, il faut plusieurs années. Faites preuve de patience.
Si vous lisez ceci parce que vous faites face à un deuil, soyez courageux. C’est pénible maintenant mais les choses s’arrangeront. Et lorsque vous serez enfin prêt de sourire à la vie, faites-le. Si vous croyez à la vie après la mort, dites-vous que le défunt sera ravi de vous voir profiter pleinement de la vie. Dans une interview, le psychologue Laurent Baucheron nous donne aussi quelques pistes pour surmonter un deuil. Pour l'accéder, cliquez ici.