Un trouble du sommeil assez atypique moins connu que l’insomnie
La paralysie du sommeil est un trouble du sommeil assez atypique : fréquent mais largement méconnu, bénin mais terriblement angoissant. Moins connu que l’insomnie, sa fréquence a été estimée à environ 8%, bien que les estimations individuelles varient considérablement entre 2 et 60%.
La paralysie du sommeil a lieu au moment de dormir mais le plus souvent au réveil lorsque l’on est allongé sur le dos, après une sieste par exemple. Le dormeur est conscient mais ne peut ni parler, ni bouger. Cet état peut s’accompagner d’hallucinations sonores et visuelles (un intrus dans la pièce) mais aussi tactiles (la présence s'assoit sur le torse) et d’une sensation d’étouffement. Cette paralysie ne dure pas longtemps, quelques minutes, mais une éternité pour la personne qui la subit et c’est terrifiant.
Le corps et l’esprit sont déconnectés
En fait, le corps et l’esprit sont déconnectés : l’esprit est conscient, mais pas le corps. Il s'agit, en fait, d'une mauvaise synchronisation entre le réveil et la remise en fonction des muscles, au repos pendant le sommeil paradoxal. Au cours de cette phase pendant laquelle nous rêvons, le cerveau libère un neurotransmetteur afin de bloquer les muscles pour éviter au corps d'agir (et de nous faire mal...) ). Avant la phase de réveil, la sécrétion de ce neurotransmetteur diminue. Mais quelque fois, elle ne diminue pas et la machine s’enraye. Résultat : l’esprit est réveillé mais pas le corps. Le cerveau, cherchant à trouver une explication envoie des signaux de défense qui se traduisent par terreur, hallucinations et crise d’angoisse.
Il existe certaines prédispositions
La paralysie du sommeil peut survenir chez n’importe quelle personne, qu’elle ait un trouble psychiatrique ou non, que la personne souffre de narcolespsie (crises de sommeils qui surviennent à n'importe quel moment de la journée) ou non. Généralement, les causes habituellement associées à la paralysie du sommeil sont la fatigue, le stress, l’anxiété. Mais il est vrai que certains facteurs favorisent les paralysies de sommeil
- Une mauvaise hygiène de sommeil : le manque de sommeil, sommeil fractionné, horaires irréguliers, ...
- Les troubles anxieux et le stress post-traumatique : constatés notamment chez les personnes ayant vécu des conflits, guerres, attentats,...
- Certains troubles psychiatriques : phobie sociale, le trouble panique, ou encore le trouble bipolaire
Comment réagir face à la paralysie du sommeil ?
S’il est impossible de l’éviter (elle n’est pas contrôlable), il est possible de ne pas paniquer en cas de crise. Avoir conscience que cette paralysie n'est pas grave, suffit à aider les personnes qui en souffrent à moins paniquer. Encore faut il que vous en parliez à son médecin ! Pourtant, il peut vous rassurer et vous apporter une aide précieuse. La paralysie peut aussi être interrompue simplement par stimulation sensorielle : quelqu’un vous touche ou vous l’entendez parler. Cela réveillera vos muscles.
Si ces crises de paralysie du sommeil surviennent souvent, adoptez un mode de vie sain en limitant les toxines et une meilleure hygiène de sommeil en gérant correctement vos temps de sommeil. Enfin, pour les cas extrêmes, certains médicaments peuvent vous aider en cas de panique notamment. Et si les crises persistent, consultez un médecin.
Mais dans la très large majorité des cas, mis à part ce coté dérangeant, terrifiant pour ceux qui en souffrent, la paralysie du sommeil ne présente pas de réel danger. Alors pas de panique !