Peut-on parler d'"addiction" pour Coca-Cola ? Officiellement, non ! Contrairement à l'alcool, le tabac, les drogues, le sexe, ou très récemment, les jeux vidéos l'Organisation Mondiale de la Santé ou le "Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux" (DSM) ne définissent pas la dépendance aux sodas. Pourtant, avec le coca, on retrouve certains critères qui définissent l’addiction : le besoin d’augmenter les doses, la recherche obsessionnelle du produit, la peur d’en manquer, une consommation excessive avec une perte de contrôle… D’ailleurs le Dr Damien Ringuenet, psychiatre à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif l’affirme : oui, on peut être accro au coca !
Des ingrédients qui rendent addictifs
La caféine est un psychostimulant qui agit sur le sommeil en le modifiant, augmente le métabolisme de base et diminue l’appétit. Les personnes en quête de performance consomment beaucoup de produits qui contiennent de la caféine. Le café n'est pas une drogue, donc on ne peut pas parler d'addiction au café. En revanche, il existe un syndrome de sevrage lors de l'arrêt brutal du café : maux de tête, fatigue, somnolence...
En plus de la caféine, le coca-cola contient un autre ingrédient controversé qui pourrait affecter la dépendance: le sucre. Il agit véritablement sur le circuit de la récompense du cerveau, ce qui libère de la dopamine, et renforce la sensation de plaisir. Un effet qui est donc bel et bien similaire à celui produit par la cocaïne, l’alcool, la nicotine, l’héroïne, et le cannabis. «Mais le sucre, lui, passe par des voies détournées », précise le Dr Ringuenet.
Les édulcorants remplacent souvent le sucre et agissent de la même façon mais ils trompent l’organisme: ils font monter le taux d’insuline, ce qui déclenche une baisse anormale du taux de sucre dans le sang et peut aboutir à une hypoglycémie. D’où le besoin de manger sucré et de boire encore plus de coca !
Qu'en est-il du cola light ?
Si le coca light n’est pas sucré, il contient des édulcorants qui peuvent influencer les envies de sucreries, interférer avec le métabolisme, les hormones, la perception du goût et les bactéries intestinales. Autrefois réputés n'avoir aucun effet sur le corps, on sait aujourd’hui, que ce n'est pas le cas. On sait que le coca light contient de l'aspartame, un édulcorant qui ne fournit aucune calorie. Or, le corps en manque d’énergie et a donc besoin de plus de sucre. La caféine combiné à l'aspartame peut vous rendre encore plus accro.
Des dérèglements du comportement alimentaire
Etre accro au coca peut souvent cacher des dérèglements du comportement alimentaire:
- Eviter de manger : par peur de grossir, certaines personnes remplissent leur estomac de liquides, ce qui leur donne un sentiment de satiété : ce sont les bulles du coca qui donnent cette impression. L’estomac rempli de liquides, on a moins envie de manger.
- La potomanie : c’est un trouble psychiatrique caractérisé par le besoin irrépressible de boire des liquides, en particulier de l’eau. La plupart des individus ne boivent même pas 1,5 L par jour, c’est à dire pas assez, les potomanes eux peuvent boire «jusqu’à 25 litres par jour, ce qui peut conduire à des complications médicales graves », explique le Dr Ringuenet.
Alors que faire quand on est accro au coca ? Consulter votre médecin. Le médecin généraliste est «formé à évaluer la situation. Il mesurera l’impact sur la santé, sur la qualité de vie et demandera, éventuellement, un bilan sanguin » conclut le Dr Ringuenet.