Lorsque les humains ont évolué pour marcher sur leurs deux jambes, ils ont développé une courbure dans le bas du dos pour équilibrer le tronc et une autre dans le cou pour équilibrer la tête. Mais parfois, la colonne vertébrale développe une courbure supplémentaire qui ne peut pas être corrigée simplement en se redressant. C'est ce qu'on appelle la scoliose, un mot dérivé du grec «skolios» qui signifie «incurvé». C’est une déformation permanente de la colonne vertébrale dans les trois plans de l’espace (de face, de profil et en transversal). Cependant, il faut bien différencier deux affections totalement différentes:
- la scoliose vraie qui se traduit par une rotation des vertèbres les unes par rapport aux autres et cette déviation ne peut pas être réduite.
- l'attitude scoliotique qui est causée par une mauvaise posture (l’enfant se «tient mal») sans qu’il y ait ni torsion de vertèbres, ni déformation. Elle ne devient jamais une scoliose et elle est réductible : elle peut être soignée par un changement de position, de la rééducation ou encore le port de semelles orthopédiques.
Les causes de la scoliose
La scoliose peut être d’origine neurologique (maladie de Recklinghausen ou de Werdnig-Hoffman), paralytique (la poliomyélite), malformative, ou tumorale. Mais la plupart des scolioses (plus de 70% des cas ) sont «idiopathiques», c’est-à-dire qu’elles n’ont aucune cause connue. La scoliose idiopathique survient principalement au cours de la petite enfance ou pendant l’adolescence. Le facteur héréditaire joue certainement un rôle, car il est fréquent (70 à 80 % des scolioses) de voir plusieurs membres d’une même famille affectés par une scoliose.
Cependant, d’autres hypothèses on été avancées incluant des facteurs neurologiques, mécaniques, musculo-ligamentaires ou encore biochimiques. Mais si la cause exacte de la scoliose demeure encore inconnue, on peut cependant affirmer que
- la scoliose se constitue avant les six premières années
- les filles sont plus touchées que les garçons
- les scolioses les plus fréquentes sont les scolioses lombaires et dorsales droites
Evolution et complications
Parmi les complications à long terme, on peut noter d’abord un impact psychologique en raison de la déformation de l’image corporelle mais surtout une gêne respiratoire pouvant entrainer une diminution de la capacité respiratoire et de fréquentes douleurs rhumatismales. Il existe 3 périodes dans l’évolution de la scoliose:
- une période de non-aggravation caractérisé par le sommeil du processus scoliotique
- une période d’aggravation principale appelée PAP qui se voit avant 2 ans (P.A.P. immédiate) puis entre 6 ans et la puberté (P.A.P. différée).
- une période d’aggravation secondaire.
Uns scoliose inférieure à 20°a aujourd’hui 80% des chances de ne pas s’aggraver. En revanche, si elle est supérieure à 30°, la situation devient très grave. D’où l’importance du dépistage et d’un diagnostic le plus tôt possible
Le diagnostic d'un scoliose
Il y a d’abord des signes qui peuvent alerter parents et médecins : une épaule ou hanche est plus haute que l'autre, la tête légèrement décentrée, une omoplate qui pointe, une jambe plus courte ou encore des vêtements qui ne semblent pas « tomber correctement ». En général, le médecin peut diagnostiquer rapidement une scoliose en demandant à l'enfant de se pencher en avant pour vérifier la gibbosité, une bosse visible d’un côté de la colonne.
Par la suite, une radiographie permettra de différencier la scoliose vraie de l'attitude scoliotique, de déterminer l’endroit exact de la scoliose et surtout son angle et l'âge osseux, deux éléments fondamentaux pour déterminer le traitement approprié.
Le traitement de la scoliose
Les traitements dépendent de l'importance de la courbure de la colonne vertébrale. L’objectif est de maintenir cette courbure en dessous de 30°et ce, quel que soit l’âge du patient. Il existe trois catégories de traitements:
- La kinésithérapie si la courbure est faible afin d’empêcher l’aggravation et de maintenir une musculation solide.
- Le traitement orthopédique pour maintenir le tronc dans un corset afin d’empêcher l’aggravation de la scolios. Un traitement lourd car le corset doit être porté 24 h sur 24, 7 jours sur 7, n’est retiré que pour la toilette et ce jusqu’à ce que les os des vertèbres soient matures et que leur forme soit fixée.
- Le traitement chirurgical notamment si les courbures s ‘aggravent malgré le port du corset. C’est une intervention très lourde et complexe qui consiste à fixer des tiges de métal aux vertèbres avec des vis, afin de redresser la colonne et de compléter avec une greffe osseuse entre les vertèbres.
Mais avant d’en arriver là, rien de mieux qu'un dépistage précoce : faites examiner votre enfant régulièrement par un médecin, en particulier pendant sa croissance et surtout si vous avez des antécédents familiaux de scoliose. En cas de problème, cela permettra une prise en charge rapide.