Hicham, depuis quand voulez-vous être médecin ?
Comme mon père est médecin, j’ai pu voir ce qu’est réellement la vie d’un médecin avec les avantages et les inconvénients. Au fil des années, être médecin est devenu un choix évident et je ne me voyais nulle part ailleurs, donc pour répondre plus précisément à votre question, depuis tout petit.
D’où vous est venu l’amour pour cette profession?
Je pense que ça vient de mon environnement ; j’accompagnais souvent mon père pour ses visites à domicile et en fin de journée je lui posais des questions sur les patients que j’avais rencontrés avec lui. J’aimais ces visites avec mon père et j’ai toujours aimé aider les gens.
Sachant que vous vouliez devenir médecin, avez-vous fourni des efforts supplémentaires pour les examens de la HSC ?
Pour être honnête j’ai fait des efforts mais je n’ai jamais fait partie de l’élite, j’étais dans la moyenne. Puis j’ai commencé à travailler vraiment, à faire des efforts et les résultats sont arrivés.
En postulant à l’université, étiez-vous angoissé ? Pourquoi avez-vous choisi la France bien que vous saviez qu’il y a un concours hyper sélectif?
J’adore la France et j’ai toujours voulu être médecin français. J’avais plusieurs choix pour l’université et c’est La Réunion qui m’a répondu en premier. Finalement avec mes parents nous avons décidé que ce serait un bon tremplin pour moi vu que le climat est le même qu’à Maurice et que la famille est à proximité. En principe on fait 3 années à la réunion et puis on part en France.
Quitter son pays et sa famille et entreprendre des études qui dureront une dizaine d’années requiert du courage. Qu’est-ce qui vous a motivé ?
L’envie de devenir médecin qui est pour moi le plus beau métier du monde. Quoi de plus satisfaisant que d’aider une personne à retrouver la santé ? Sans une bonne santé, la vie est difficile et la santé c’est la vie.
Sur le site de letudiant.fr nous apprenons que parmi tous les étudiants qui s’inscrivent en médecine, pas plus de 10-12% passent en deuxième année. Avez-vous eu des moments de doute ?
Bien-sûr cela arrivait très souvent parce qu’on est livré à nous même. C’était encore plus difficile pour moi car j’ai fait mes études secondaires en anglais et aussi j’ai choisi de ne pas faire la prépa (l’équivalent des leçons particulières) que fait la plupart des étudiants.
Vous étiez sans doute entouré de camarades de classe intelligents. Vous attendiez-vous à être reçu dès la première tentative pour le concours de médecine PACES ?
Il y avait sans doute des étudiants très intelligents mais je n’avais aucun ami. Chacun travaillait pour soi car c’était un concours. Si j’attendais? Oui et non. Oui parce que j’ai donné le meilleur de moi-même. Et non parce que je ne connaissais pas le niveau des autres. Puis les places sont limitées et il y avait beaucoup de redoublants qui avaient certainement un avantage sur moi.
Environ 1100 étudiants ont pris part à ce concours : à votre avis, qu’est-ce qui vous a permis de sortir du lot ?
Le travail, la motivation et la confiance en soi.
Comment vous êtes-vous préparé ? (combien d’heures étudiez-vous par jour, à quelle heure vous réveillez-vous… ?)
La préparation à débuté avant le départ. Je me suis conditionné mentalement pour affronter ce concours féroce. En plus mon papa m’a légué le leitmotiv de mon grand-père « where there is a will there's a way ».
Là-bas je commençais vers 7.30 et terminais à 22.30 avec des pauses. En gros ça faisait une moyenne de 12 heures de travail par jour du lundi au dimanche.
Vous avez sûrement dû sacrifier des sorties entre amis ou des moments de détente pour étudier. Où avez-vous la motivation ?
J’ai tout sacrifié pendant cette année; les sorties, les fêtes, les amis, les réseaux sociaux....
Maintenant que vos efforts ont été récompensés, comment vous sentez-vous ?
Je me sens soulagé et libéré, ravi d’avoir atteint mon objectif.
Comment vous préparez-vous pour votre deuxième année ?
Ça sera beaucoup moins dur que la première année, je pouvoir passer plus du temps avec mes amis et sortir, je vais aussi faire du sport.
Souhaitez-vous vous spécialiser après ?
Oui, étant un fan de Grey’s Anatomy j’aime beaucoup la chirurgie. Sans doute, ça pourrait évoluer avec les stages que je ferai dans différents services.
Avez-vous l’intention de revenir à Maurice pour exercer plus tard ?
Bien-sûr, pour aider à améliorer le système de soins à Maurice en apportant des nouvelles techniques.
Avez-vous un message pour les jeunes qui, comme vous souhaitent étudier la médecine ?
Si c’est vraiment ce que vous voulez, allez- y foncez ! Je pense que si on le fait avec passion, chacun trouvera sa place. Force, courage et honneur.
Nous lui souhaitons tout le meilleur et avons hâte de découvrir la suite de son parcours qui semble très prometteur.