Automédication pendant la grossesse : quels sont les risques ?
La prise de certains médicaments peut provoquer des altérations irrémédiables ou des anomalies congénitales. Plusieurs membres du bébé (le cœur, la face, le système nerveux, etc.) peuvent sérieusement être affectés. C’est ce qu’on appelle l’effet tératogène. Pour info, les médicaments agissent plus longtemps chez le fœtus et de façon plus intense.
Le bébé à naitre a un organisme qui ne possède pas encore toutes les capacités de digestion tissulaire, ce qui fait que les effets sont encore plus sérieux que chez la mère. Bien sûr, la prise de médicaments n’a pas des effets majeurs dans tous les cas et les malformations qui sont éventuellement constatées ne sont, heureusement, pas toutes aussi graves.
Il n’empêche que les risques liés aux médicaments sont bel et bien réels. Ils diffèrent selon le moment de la prise de médicaments pendant la grossesse. Par exemple, le bébé à naitre est le plus sensible au cours des trois premiers mois de grossesse, période où se forme l’embryon. Les organes et les structures anatomiques du petit commencent à se mettre en place. C’est pourquoi il est fortement déconseillé de prendre des médicaments pendant cette phase au risque d’entrainer des effets malformatifs ou tératogènes sérieux.
Le risque de malformation lié à une prise de médicaments est bien plus faible pendant les six autres mois de la grossesse. Mais cela ne veut en aucun cas dire que l’on peut s’en administrer ! Le risque de toxicité directe sur le fœtus demeure réel.
Quels sont les médicaments concernés ?
Il n’est pas facile de déterminer une liste spécifique étant donné qu’il est impossible d’étudier les risques de malformations directement sur l’embryon pendant le développement d’un médicament. On ne peut que se baser sur des hypothèses à partir des effets observés chez l’animal.
Comme on ne peut déterminer avec exactitude quels sont les médicaments dangereux aussi bien pour la maman que pour le bébé pendant la grossesse, on conseille fortement aux femmes de limiter au maximum l’automédication pendant la grossesse. A ne prendre en compte que les impératives indiquées par leur médecin.
On considère que toutes les classes thérapeutiques sont susceptibles de conduire à des risques au cours de la grossesse, par exemple certains antiparasitaires, antibiotiques, anticoagulants, antidépresseurs, antiépileptiques, anxiolytiques, anti-inflammatoires, etc. Même si certains médicaments de la classe thérapeutique sont ordinairement sans danger chez la femme enceinte, il faut toujours avoir un avis médical avant de les utiliser.
L’automédication à laquelle vous avez droit
Il y a des situations où il devient obligatoire de se soigner pendant la grossesse. Mais encore une fois, prenez l’avis de votre médecin avant de prendre un quelconque médicament. Lisez bien aussi les instructions sur les boites pour savoir si tel ou tel médicament est dangereux pendant la grossesse.
Voici quelques solutions qui s’offrent à vous pour traiter les divers maux qui apparaissent souvent pendant la grossesse (à consulter un médecin avant de les adopter).
Pour :
Traiter les troubles du sommeil : prendre des tisanes de camomilles et/ou des tilleuls ou appliquer une goutte de petit grain bigaradier et une d’ylang-ylang sur le poignet dès que survient l’angoisse. En cas de sommeil fragmenté, vous pouvez vaporiser des tisanes de valériane et l’huile essentielle de lavande vrai sur l’oreiller.
Soulager une douleur (à la tête, au cou, au dos, etc.) : on conseille de prendre du paracétamol, l’antalgique présentant le moins de risque pendant la grossesse.
Soulager un torticolis : utilisez un patch chauffant
Soulager les problèmes veineux : porter des bas de contention « maternité » ou opter pour des crèmes/gels décongestionnant à effet glaçon (voir avec pharmacien).
Soulager une crise d’hémorroïdes : utiliser une crème mucoprotectrice et lubrifiante associée à une cure de veinotonique.
Soigner un rhume ou une toux : faire un lavage de nez avec des produits à base d’eau de mer ou prendre un comprimé homéopathique (à voir avec votre médecin ou pharmacien).
Pour combattre la constipation : prendre des laxatifs osmotiques ou des médicaments à base de lest (à voir avec votre médecin).
Soigner les troubles intestinaux (nausées, vomissements, etc.) : prendre des granules homéopathiques ( à voir avec votre médecin ou pharmacien).
Soulager les remontées acides : prendre du bicarbonate de soude (1 cuillère à café dans un verre d’eau). On peut aussi prendre du Gaviscon (sous l’avis du médecin).
Traiter une gastro : prendre du Smecta (sous avis médical).
Conseils pratiques
- Quel que soit le moment de la grossesse, ne prenez pas de médicament de votre propre initiative. Prenez toujours l’un avis de votre médecin pour tout médicament, même s’il est à base de plantes ou s'il est vendu sans ordonnance !
- Si vous suivez un traitement pour une hypertension artérielle, un diabète ou une épilepsie, il ne faut pas arrêter pas la prise de médicaments. Votre médecin vous indiquera la marche à suivre, par exemple changer de médicament pour un autre moins toxique ou modifier la posologie.
- Lorsque vous êtes en contact avec un professionnel de santé, infirmière, pharmacien ou médecin, il faut toujours préciser que vous êtes enceinte. Dépendant de votre état de santé, ils sauront alors quoi vous prescrire pour ne pas entraver la vie de votre futur enfant. C’est très important de ne pas l’oublier !
- Au moment où vous commencerez à allaiter votre bébé, vous devrez adopter la même conduite que celle pendant toute la durée de la grossesse, c'est-à-dire, pas d’automédication sans avis médical.