Une consommation importante en énergie
Lorsque nous téléchargeons des vidéos ou de la musique, nos appareils accèdent à des fichiers de données enregistrés sur des serveurs gérés par des fournisseurs de contenu – Netflix, par exemple. Le stockage, le traitement et le transfert de données consomment une grande quantité d’énergie.
On estime que les centres de données consomment actuellement au moins 1 % de l’électricité mondiale chaque année, un chiffre qui devrait augmenter à l’avenir. L’ensemble du secteur des technologies de l’information – de l’alimentation des serveurs Internet à la recharge des téléphones intelligents – a la même empreinte carbone que les émissions de carburant de l’industrie aéronautique. Et il est en passe de consommer jusqu’à 20 % de l’électricité mondiale d’ici 2030 selon un étude publiée dans Challenges.
Un impact lourd pour l’environnement
Selon Greenpeace, les technologies numériques sont responsables de 4 % des émissions de gaz à effet de serre, et cette consommation d’énergie augmente de 9 % par an. La diffusion en continu ne devrait que s’accroître. Selon les chercheurs du groupe de réflexion français « Shift Project » , le streaming en ligne se révèle être un catalyseur d’émissions de carbone à grande échelle. Rien qu’en 2018, le streaming vidéo a représenté l’équivalent de 300 millions de tonnes d’émissions de carbone soit la totalité des émissions annuelles de carbone de l’Espagne.
La problème principal : le téléchargement de vidéos
Le streaming vidéo représente la plus grande partie du trafic Internet mondial : 80 % de toutes les données transférées en ligne sont des données vidéo, dont près de 60 % de vidéos en ligne. C’est-à-dire des vidéos en continu stockées sur un serveur et visionnées à distance, via des sites comme Netflix, YouTube ou Vimeo. Le problème vient du fait que le téléchargement de vidéos en ligne est très lourd en données. Plus la résolution d’une vidéo est élevée, plus il faut de données. Il faut donc nous soucier de notre pollution numérique et surtout de trouver des solutions
Des solutions moins gourmandes en énergie
Déjà certains géants du web cherchent des alternatives en tentant d’améliorer l’efficacité énergétique de leurs serveurs et en misant sur les énergies renouvelables. Certains, conservent les données dans des endroits plus frais, sous terre par exemple. Ce qui leur permet de réduire les grandes quantités d’énergie nécessaires pour le refroidissement des machines. Facebook prévoit que son nouveau centre de données à Singapour soit alimenté à 100 % par des énergies renouvelables. Idem pour Google qui depuis 2017 affirme utiliser des énergies renouvelables et avoir un bilan carbone neutre.
Cependant, l’amélioration technologique a créé de nouveaux usages qui influencent eux-mêmes les produits. Les demandes augmentent et l’usage d’Internet se répand de façon exponentielle à travers le monde. L’empreinte écologique du streaming devrait donc croître tout aussi exponentiellement.
Changer nos comportements.
Nous devons donc repenser notre manière d’utiliser les technologies numériques pour protéger l’environnement.
Pour la musique, c’est assez simple. Si vous écoutez plusieurs fois un fichier déjà téléchargé, cela n’aura pas beaucoup de conséquences. Mais si vous téléchargez des centaines de fois un fichier audio, l’impact sur la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre sera beaucoup plus significatif. Autant acheter un CD. La lecture en continu d’un album plus de 27 fois sur Internet consommera probablement plus d’énergie qu’il n’en faut pour produire et fabriquer un CD.
Pour les films, c’est plus compliqué : tout dépend
- de l’appareil qui lit le fichier : un ordinateur consomme beaucoup plus qu’un smartphone.
- du type de connexion : une connection wi-fi consomme moins qu’une connexion 3G ou 4G
Vouloir être respectueux de l’environnement signifie aussi consommer de façon responsable… même les données numériques. Vous avez déjà changé vos habitudes alimentaires et vous faites du sport en mode écolo. Vous avez aussi adopté un quotidien «zéro déchet». Il ne vous reste plus qu’à changer vos habitudes numériques !