Les «fake news» : pourquoi c’est grave ?
Suite à une étude réalisée dans 75 pays par le Reuters Institute (université d’Oxford) 55 % des personnes interrogées reconnaissent avoir du mal à faire le tri entre une vraie et une fausse information. Pour Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il ne s’agit plus seulement de lutter contre une épidémie, «nous devons lutter contre une infodémie».
Les fausses nouvelles se propagent plus rapidement et plus facilement que ce virus, et sont tout aussi dangereuses. Telle cette rumeur qui prétendait que boire de l’alcool frelaté permettait de se protéger du Covid-19. Bilan : 27 personnes qui en avaient bu en sont mortes. Pourquoi répandre des fausses infos ? La principale raison, c’est l’argent : toutes les informations sur le Covid-19 génèrent des clics et les clics génèrent de l’argent.
Des moyens sont mis en oeuvre pour enrayer cette infodémie
Du fait de l’ampleur planétaire de l’épidémie, l’OMS, les administrations nationales et les plateformes collaborent déjà pour lutter contre les fausses informations. Ainsi, réseaux sociaux, e-commerce, moteurs de recherche ont mis en place une série de mesures. Ils ont entre autres, mis en avant les sources officielles et les médias reconnus, donné des espaces publicitaires pour les agences gouvernementales de santé, supprimé les fake news signalées par l’OMS,…
Reste WhatsApp qui, du fait de ces informations cryptées, échappe aux radars. Avec ces 2 milliards d’utilisateurs, cette messagerie privée est devenu le canal principal des «fake news». «Ce médecin dit que…», «un ami dont la soeur travaille à l’hôpital m’a dit que…» et surtout «A partager un max !» Autant de messages qui font croire qu’ils proviennent d’une source sûre et qui sont partagées en double, en triple…. La seule façon de s’immuniser contre les fake news est de garder l’esprit critique et de vérifier la source. Et quoi de mieux qu’un site officiel comme l’OMS (who.int/fr)
L’OMS a décidé de mettre un terme aux idées reçues.
Sur le site de l’Organisation Mondiale de la Santé on peut notamment trouver un article sous forme de vrai/faux sur certaines idées reçues :
La transmission du virus dépend du climat : FAUX
Le COVID-19 peut se transmettre dans n’importe quelle région du monde, quel que soit le climat. Aussi bien dans les zones chaudes et humides que dans les pays aux climats froids et régulièrement enneigés. Peu importe la température extérieure, ce n’est pas le climat qui influence la transmission du virus.
Quand on prend un bain chaud on est protégé contre le nouveau coronavirus : FAUX
Quelle que soit la température de votre bain ou votre douche, la température de votre corps reste normale : entre 36,5°C et 37°C.
Le nouveau virus peut être transmis par des moustiques : FAUX
Ce nouveau coronavirus est un virus respiratoire. Ils se transmet entre humains par les postillons (éternuements, toux), par la salive, l’écoulement nasal, le contact manuel ou par l’intermédiaire d’un objet contaminé.
Le virus n’affecte que les personnes âgées : FAUX
Tous les âges sont concernés. Mais les personnes âgées ou celles qui ont déjà certaines pathologies (diabète, asthme, maladies cardiaques) ont plus de risques d’avoir la forme la plus grave de la maladie.
Se pulvériser d’alcool ou de chlore sur tout le corps permet de tuer le coronavirus : FAUX
En aucune façon cela ne va tuer le virus qui est déjà dans votre corps. En revanche, le virus peut rester assez longtemps sur les surfaces pour être potentiellement transmis. Ces produits doivent être utilisés simplement pour désinfecter les surfaces et en suivant les recommandations appropriées.
Prendre des antibiotiques permet de prévenir le Covid-19 : FAUX
C’est faux pour une raison très simple : les antibiotiques combattent les bactéries mais n’agissent pas contre les virus. Or le SARS-Cov-2, le nom de ce nouveau coronavirus, est un virus. Donc les antibiotiques ne peuvent pas être utilisés en prévention.
Pour se protéger du virus, il faut manger de l’ail : FAUX
Certes, l’ail présente certaines propriétés anti microbiennes. Mais, dans l’état actuel des choses, rien ne prouve que l’ail peut protéger de ce nouveau coronavirus.
Pour conclure :
D’abord, pour se protéger du COVID-19 le meilleur moyen est de bien se laver les mains et le faire souvent, régulièrement. On ne le répétera jamais assez. Ensuite, faites attention aux fake news. Vérifiez toujours qui a écrit l’info, qui l’a envoyé, quel site l’a diffusé,… Assurez-vous que la personne ou l’organisation dont elle est censée provenir a fait une déclaration officielle. Vérifiez si l’information a été couverte ailleurs ou si elle a été démentie par une source fiable. En empêchant la diffusion de fausses nouvelles, vous pouvez aussi contribuer à stopper la propagation du virus lui-même.