La fatigue : des causes physiques et des causes non physiques
Après un marathon ou après avoir fait beaucoup de sport, le corps est fatigué et a besoin de repos. De même après une maladie, on se sent épuisé et fatigué pendant quelques semaines. Le corps a du combattre la maladie et il doit se remettre de ce combat.
Mais en plein confinement, on ne fait rien et on n’est pas forcément malade. Le corps est au repos. Alors pourquoi a t-on l’impression d’être si fatigué ? En fait ce sentiment est plutôt lié à la charge de travail mentale en lien avec le COVID-19. Des études ont montré que des états psychologiques, tels que le stress et l’anxiété peuvent causer de la fatigue. Dans le contexte de confinement actuel, ce serait même la monotonie de la situation qui nous ferait ressentir plus de fatigue. En fait, le simple fait de devoir faire face à la tension psychologique associée au coronavirus pourrait véritablement nous épuiser. L’inquiétude de contracter le virus, l’incertitude dans la situation de pandémie actuelle, l’insécurité professionnelle et financière, la perte de la routine et de l’ordre dans nos vies, tout cela conduit à accroître l’anxiété. Cela peut également affecter la qualité du sommeil et provoquer de la morosité et de la fatigue.
Savoir s’adapter au changement par étapes
Chaque changement majeur dans notre vie – entrée à l’université pour les étudiants, installation dans un nouveau pays – doit passer par une période d’adaptation et de transition. Des phases psychologiques à traverser chacun à son rythme mais les étapes sont les mêmes.
- Etape 1: c’est d’abord le désarroi, la panique et l’angoisse.
- Etape 2 : l’adaptation qui consiste à se détacher de ses anciennes façons de vivre. On recherche de nouveaux modes d’organisation, de fonctionnement en famille, au travail, pour les courses,…
- Etape 3 : la survie; la vie commence à devenir plus stable et plus prévisible. On arrive à tenir sur la longueur. Mais c’est aussi l’étape où l’on peut succomber brusquement à une crise de mélancolie.
- Etape 4 : l’acceptation ou l’adaptation fonctionnelle complète qui se fait au bout de 3 mois environ. La vie s’est stabilisée.
Comment s’adapter pour éviter ce sentiment de fatigue ?
Tenez un journal de réflexion
Vous pouvez y noter vos pensées et vos sentiments pour ensuite voir leur évolution. Vous pourrez ainsi faire le point sur vos progrès et voir comment vous vous adaptez.
Développez une nouvelle routine
Essayer de caler votre nouvelle routine aussi près que possible de ce qu’elle était avant le confinement : vous lever, vous brosser les dents, vous laver et vous habiller, prendre votre petit-déjeuner, travailler, faire de l’exercice, planifier vos repas, faire des rencontres, vous divertir et vous coucher. Et laissez votre ordinateur dans votre «espace bureau à domicile» lorsque vous avez fini. Votre journée de travail est terminée !
Structurez vos priorités
Pour éviter de tomber dans l’apathie et de se sentir démotivé, il est important de structurer clairement vos priorités pour la journée. Vous reprendrez ainsi un certain contrôle sur votre vie. Cela vous permettra d’avoir moins conscience de cet enfermement, de ne plus avoir le sentiment de «gaspiller» votre temps, de l’éparpiller. Sans structure, vous pourriez ressentir un sentiment de «dérive». D’où repli sur soi, apathie, mauvais sommeil voire hygiène personnelle négligée. Ce qui ne fait qu’accentuer le cercle vicieux et n’aide pas vraiment à la situation déjà difficile.
Maintenez le lien social
Même si elles doivent être effectuées en ligne , il faut maintenir le lien avec votre famille, des amis, des collègues,… Organisez un apéro vision avec eux. Au début, c’est un peu bizarre de se dire que la personne à laquelle vous vous adressez est incapable de vous passer le bol de cacahuètes. Mais vous vous y habituez assez vite.
Bouger, dansez, … restez actif
L’exercice physique a des effets bénéfiques sur le sommeil mais aussi sur l’horloge biologique interne. Quand votre journée n’est pas structurée, ni rythmée, quand vous vous comportez de la même façon le jour et la nuit, vous dormez mal et votre horloge biologique ne comprend plus rien. Ce qui n’est pas sans conséquences.
Enfin souvenez vous que le catastrophisme ne sert à rien. Le mécanisme de peur/anxiété du cerveau se produit dans l’amygdale dont le fonctionnement est assez basique. Il ne fait pas la différence entre les dangers réels et imaginaire. Donc, plus vous cherchez à vous rassurer, plus vous vous sentirez anxieux. Et plus vous vous sentirez anxieux, plus vous chercherez à vous rassurer : un cercle vicieux. Rappelez-vous plutôt que la seule chose que vous pouvez contrôler, c’est le présent…