Rire, c’est bon pour la santé
C’est vrai : le rire est un médicament puissant. Il déclenche des changements physiques et émotionnels bénéfiques pour le corps. Le rire renforce le système immunitaire (production de globules blancs) et améliore l’humeur. En stimulant la production d’endorphines, il protège contre les effets néfastes du stress. Par des effets de massage, il favorise la digestion. Il permet de nettoyer les poumons parce qu’il implique de grandes respirations. En plus, c’est un langage universel qui permet de rapprocher les gens et de favorise le lien social.
Rien n’agit plus rapidement et de manière plus fiable pour rétablir l’équilibre entre le corps et l’esprit qu’un bon rire. Mieux encore, c’est un médicament agréable, gratuit et facile à utiliser. Et l’histoire a montré que l’humour et le rire peuvent nous aider à surmonter les épreuves les plus difficiles.
La «psycho-hygiène».
Kareen Seidler, assistante de recherche mais aussi porte-parole de l’Institut allemand de l’humour affirme que l’on peut plaisanter de tout. Viktor E. Frankl, psychiatre, neurologue et survivant de l’Holocauste, a un jour exprimé une opinion très similaire. Dans son livre Néanmoins, dites « oui » à la vie, le défunt auteur autrichien détaille son expérience de détenu dans les camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale. Il insiste, notamment, sur la façon dont l’humour peut être vital pour la survie. «L’humour est aussi une arme de l’âme dans la lutte pour l’auto-préservation», dit Frankl, en décrivant l’importance de «l’humour des camps», comme il l’appelait. Même pendant l’Holocauste, les gens racontaient des blagues.
Trouver de l’humour dans une situation qui est tout sauf drôle, crée une distance par rapport à la situation même. C’est ce que Kareen Seidler appelle la «psycho-hygiène». Il est sain et normal de plaisanter sur une situation effrayante, dit-elle. L’humour est une forme de libération qui permet d’atténuer la peur et le stress, même si ce n’est parfois que pour quelques secondes.
L’humour social ne fait de mal à personne
Bien sûr, l’empathie est ici essentielle et il faut savoir ménager les sensibilités et susceptibilités de chacun, prévient Mme Seidler. Il faut faire la distinction entre une forme d’humour que l’on peut qualifier d’’humour social et l’humour qui offense, explique t-elle. Faire preuve d’humour ne signifie pas nécessairement qu’il faille faire des blagues désagréables.
«L’humour social ne fait de mal à personne», dit Kareen Seidler. Comme par exemple les nombreuses instructions circulant en ligne qui montrent de manière originale et amusante comment se laver soigneusement les mains. Selon M. Seidler, le fait de rire ensemble renforce le sentiment d’appartenance à la communauté. Comme nous passons plus de temps en famille, nous devrions rire ensemble le plus souvent possible. Les médias sociaux peuvent servir de source d’inspiration dans ce domaine.
C’est vrai, le Covid-19 n’est pas drôle. Cette maladie menace nos vies et nos sociétés. Et c’est peut être justement pour cela qu’il faut savoir en rire. En ces temps de confinement, rire ensemble, permet de mieux contrôler notre sentiment d’isolement. Voire, de mieux gérer les émotions négatives qui iraient avec et de dédramatiser les situations. Pensez à des gens comme Viktor Frankl. N’oubliez pas que «l’humour de camp» peut être vital pour notre survie. D’autant plus que nous n’avons pas encore de remède contre le COVID-19…