Un risque sanitaire
Partout dans le monde, des personnes ont partagé sur Twitter des photos de masques usagés jetés sur les trottoirs, dans les parkings des supermarchés, sur le bord des routes et même sur la plage. Non seulement c’est une pollution visuelle mais c’est surtout très dangereux.
Dans les villes, ces masques qui finissent dans les caniveaux «bouchent les canalisations d’eaux usées et perturbent les systèmes d’assainissement» avertit le Centre d’information sur l’eau (CIEau). Même chose pour les lingettes désinfectantes jetées dans les toilettes. Jeter son masque n’importe où, c’est participer à la propagation du virus en mettant, dans l’espace public, un déchet infecté.
C’est aussi faire prendre des risques aux éboueurs, agents de la collecte des déchets, du nettoyage des rues, des sentiers et des plages. On sait que le virus peut rester un certain temps sur les surfaces. Les médecins s’inquiètent : si ce problème persiste, il dépassera de loin celui du virus et deviendra un danger potentiel pour toute la population. Qui aimerait que son enfant joue avec ces masques contaminés ?
Un danger pour l’environnement
En plus d’être potentiellement un danger pour la santé, les masques usagés sont un danger pour l’environnement. Les objets jetés dans la rue finissent par se retrouver dans les cours d’eau et au final dans l’océan. Les masques usagés viennent s’ajouter à un problème déjà important, mettent en garde les écologistes. Ces objets ne sont ni recyclables ni biodégradables et contiennent ou sont fabriqués en polypropylène. Du plastique qui peut rester des centaines d’années avant de se désagréger. Il va se décomposer très lentement jusqu’à devenir du micro-plastique, qui entre dans les chaînes alimentaires, avec un effet dévastateur que l’on connait déjà.
La partie immergée de l’iceberg
En plus d’une crise environnementale, les écologistes redoute qu’une autre crise se déroule plus discrètement. Pour lutter contre la crise sanitaire, certains gouvernements ont suspendu un certain nombre de restrictions sur les plastiques à usage unique. Au Royaume-Uni, une taxe très attendue sur les sacs en plastique a été suspendue. Certains états américains ont levé l’interdiction d’utiliser des sacs en plastique réutilisables.
Cette situation a suscité l’inquiétude d’organisations telles que la Banque mondiale. «Ces mesures ont toutes été annoncées comme temporaires, mais combien de temps vont-elles durer, nourries par l’anxiété liée aux préoccupations sanitaires ?» a demandé Grzegorz Peszko, économiste en chef à la Banque Mondiale. Les écologistes, quant à eux, estiment que l’industrie du plastique saisit cette opportunité – préoccupations de santé publique – pour promouvoir les plastiques à usage unique et augmenter leur production de plastique non recyclable.
Les bons comportements à adopter
Il faut rester vigilant et à rappeler aux gouvernements et aux entreprises qu’ils doivent continuer à faire des efforts pour réduire la consommation de plastique. Mais il est tout aussi important d’agir à titre individuel, que chacun d’entre nous ait un comportement responsable et adopte les bons gestes. Les masques, chirurgicaux ou pas, les gants, les mouchoirs et autre lingettes usagés, doivent être jetés dans un sac-poubelle :
- dédié à ces déchets
- résistant
- disposant d’un système de fermeture.
Une fois rempli, ce sac peut se conserver 24 heures maximum puis doit être jeté dans la poubelle des ordures ménagères. Ce ne sont pas des déchets recyclables.
Porter un masque c’est se protéger, peut-être, mais avant tout, protéger les autres pour éviter de les contaminer. Jeter son masque usagé dans un endroit approprié, a exactement le même objectif : éviter la propagation du virus. En plus, la planète vous remerciera.