Qu'est-ce que la spasmophilie ?
La spasmophilie touche majoritairement les femmes et principalement celles âgées de 15 à 45 ans. C’est un syndrome qui présente plusieurs symptômes liés à un état d'anxiété. Il s'agit d'un terme controversé : que ce soit en France ou à l’international, la spasmophilie n’est pas unanimement reconnue dans les classifications médicales. Les scientifiques ont des définitions différentes de ce syndrome. Il est probable que ce qui la rend difficile à cerner provienne de ses différents symptômes.
Quels sont les symptômes ?
La spasmophilie se manifeste par l'apparition de crises qui ressemblent à des crises d'angoisse. Elle se manifeste par :
- de l’hyperventilation, une accélération du rythme respiratoire. Il en résulte une sensation d'oppression, une respiration saccadée et un besoin de trouver de l'air.
- une tétanie musculaire qui se manifeste par des picotements, des engourdissements, des crampes, une contraction intense et douloureuse des muscles entraînant une courbure de la main ou du pied et des difficultés à ouvrir la bouche.
- des troubles d'ordre neuropsychologique : sensation d'étouffement, nausées, spasmes intestinaux
Puis, les symptômes s’estompent progressivement pour laisser place à une intense fatigue physique et intellectuelle.
Tous ces symptômes sont particulièrement angoissants pour la personne qui subit la crise. Pour autant, certaines personnes ne font pas de crise mais elles peuvent ressentir des migraines, des vertiges, des troubles visuels, auditifs, et/ou digestifs, une sensation de chaleur ou de froid, etc... Même dans ce cas, il est nécessaire de consulter un médecin.
Quelles sont les causes de la spasmophilie ?
Les mécanismes de la spasmophilie sont assez vagues. Mais la plupart des médecins estime que le stress et l'anxiété ou l’angoisse en sont les facteurs déclencheurs. C'est ce qu'on appelle un cercle vicieux : l'angoisse provoque l'apparition de symptômes qui, eux-mêmes, alimenteront la peur et l’anxiété, ce qui augmentera l'angoisse. Certains médecins avancent l’hypothèse que les troubles du sommeil responsables de l'asthénie et de la neurotonie (un déséquilibre bénin du fonctionnement du système nerveux autonome qui régule l'activité de nos organes) sont également impliqués.
Une autre hypothèse est que la spasmophilie s'explique par un manque chronique de magnésium et de calcium. On sait qu’ils qui jouent un rôle dans la contraction des muscles et la transmission de l'information entre les neurones et les muscles. Cela expliquerait l'hyper-excitabilité neuromusculaire. Mais aujourd’hui, cette hypothèse est remise en cause.
Quels sont les traitements ?
Il n’existe pas véritablement de traitements médicaux, même si parfois, le médecin peut prescrire des anxiolytiques afin de mieux maîtriser une crise violente. En revanche, certaines thérapies sont assez efficaces. C’est même le meilleur traitement avant de devoir recourir à des médicaments.
La thérapie la plus préconisée est la thérapie cognitive et comportementale qui se déroule en individuel ou en groupe. L’objectif des séances est de, petit à petit, mettre un terme aux «fausses croyances» afin de les remplacer par des connaissances plus réalistes et surtout plus rationnelles. Ce type de thérapie permet de réduire les symptômes et non de comprendre l'origine ou la cause de ces crises de panique. C’est pourquoi cette thérapie est souvent associée à d’autres types de thérapie (analytique, systémique, etc...)
Que faire en cas de crise ?
Le plus important, c’est d’avoir un plan, un ensemble d'instructions à suivre lorsque vous sentez qu'une crise se prépare. Par exemple, sortir de votre environnement actuel, vous asseoir et à appeler un ami ou un membre de votre famille qui peut vous aider à vous calmer. Vous pouvez alors commencer les techniques suivantes.
- Ralentissez votre rythme respiratoire : inspirez profondément, bloquez votre respiration pendant quelques secondes, puis expirez lentement.
- Respirez dans un sac maintenu contre la bouche et le nez de façon étanche. Le taux de dioxyde de carbone dans l’air respiré va augmenter, ce qui compensera les effets indésirables de l’hyperventilation.
- Concentrez votre attention sur les différentes parties de votre corps, ou sur un objet devant vous.
Si après une crise, les symptômes persistent plus d’une demi-heure, il vaut mieux consulter un médecin.
Peut-on prévenir la spasmophilie ?
Vous pouvez prendre certaines mesures:
- Apprendre à pratiquer des techniques de relaxation ou essayer la méditation de pleine conscience (ou une autre forme de méditation).
- Pratiquer une activité relaxante (taïchi , yoga, sophrologie) et une activité physique régulière qui permet de libérer le corps des tensions.
- Réduire sa consommation de café, thé, colas, boissons énergisantes, etc... mais bien s’hydrater.
- Dormir suffisamment.
Dès les premières crises, vous devez consulter un médecin. Et si cela est nécessaire, consultez un psychothérapeute qui pourra vous apprendre à bien gérer vos angoisses.