Comprendre le syndrome métabolique
Le syndrome métabolique n’est pas une maladie en soi. Il s’agit plutôt d’un ensemble de facteurs de risque qui augmentent la probabilité de développer une maladie cardiaque, un diabète et un accident vasculaire cérébral. Il y a cinq facteurs de risque et si vous présentez trois de ces facteurs ou plus, on vous diagnostiquera un syndrome métabolique :
- un excès de graisse autour de la taille, supérieur à 80 cm pour les femmes et à 94 cm pour les hommes. Mais il existe des variations en fonction des groupes ethniques. Pour les asiatiques (Chinois, Japonais, les gens d’Asie du Sud-Est) et les populations indigènes du continent américain, les valeurs sont identiques pour les femmes, mais passent à 90 cm pour les hommes
- une pression artérielle élevée (supérieure à 130/85 mmHg)
- un taux de glycémie élevé (résistance à l’insuline)
- des taux de triglycérides élevés (supérieur à 150 mg/dL)
- un faible taux de bon cholestérol, ou HDL (inférieur à inférieur 50 mg/dL chez les femmes et à 40 mg/dL chez les hommes)
Le fait d’avoir un de ces facteurs ne signifie pas que vous souffrez d’un syndrome métabolique. Cependant, le fait d’en avoir un augmente vos risques de développer une maladie cardiovasculaire. Selon les pays, on estime que 3 personnes diabétiques sur 4 seraient concernés. Ce qui fait déjà beaucoup. Et ces chiffres risquent d’augmenter du fait de la sédentarité croissante de la population, des mauvaises habitudes alimentaires et de l’augmentation du nombres de personnes diabétiques notamment chez les jeunes.
Y a t-il des symptômes ?
La plupart des troubles associés au syndrome métabolique n’ont pas de signes ou de symptômes manifestes. Le signe le plus visible est un tour de taille important. C’est le signe le plus évident du syndrome métabolique et c’est pour cela que l’on appelle aussi «le syndrome du gros ventre». La seule façon de savoir si vous souffrez d’un syndrome métabolique est donc de rencontrer votre médecin. Il vérifiera votre tension artérielle, votre taux de sucre dans le sang et votre taux de cholestérol. C’est pour cela qu’il faut prendre l’habitude d’effectuer des examens réguliers. C’est la clé pour rester en bonne santé.
Quelles sont les personnes concernées ?
On sait qu’il existe un facteur héréditaire notamment chez les personnes ayant des antécédents familiaux de diabète de type 2 ou d’obésité. Mais il existe aussi d’autres facteurs de risque susceptibles de prédisposer au syndrome métabolique, notamment :
- L’âge : les hommes de plus de 50 ans et les femmes de plus de 60 ans, le risque augmentant avec l’âge. Toutefois, les enfants ne sont pas épargnés. Aux Etats Unis, on constate, chez les adolescents, une fréquence du syndrome métabolique proche de 5 %. Elle atteint 20% en cas d’obésité et jusqu’à 50 % en cas d’obésité sévère. En France, il n’existe pas encore d’étude pédiatrique sur le sujet. Mais les mauvaises habitudes alimentaires et la sédentarité se développent de plus en plus tôt dans une très large majorité de pays développés.
- L’origine ethnique : le risque est plus élevé chez les personnes d’origine afro-américaine, hispanique et chez les gens de descendance sud-asiatique
- Le sexe : le syndrome métabolique touche plus les hommes (25 % ) que les femmes (19 % ).
- Certaines maladies : Les femmes souffrant d’un syndrome ovariens polykystiques mais on ne sait pas si c’est une cause ou une conséquence du syndrome métabolique.
Quels sont les principaux dangers ?
Avoir un syndrome métabolique peut augmenter le risque de développer :
- Un diabète de type 2 : Si vous ne modifiez pas votre mode de vie pour contrôler votre excès de poids, vous risquez de développer une résistance à l’insuline. Ce qui peut entraîner une augmentation de votre taux de glycémie. À terme, l’insulino-résistance peut conduire au diabète de type 2.
- Un accident cardiovasculaire : Un taux de cholestérol élevé et une pression artérielle élevée peuvent contribuer à l’accumulation de plaques dans vos artères. Ces plaques peuvent rétrécir et durcir vos artères, ce qui peut entraîner une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral.
Comment prévenir le syndrome métabolique ?
Le seul moyen est de changer de mode de vie. Le docteur Boris Hansel, endocrinologue, responsable à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris est en charge de la seule unité en France prenant en charge cette maladie. Selon lui, encore trop souvent, aujourd’hui, on traite les différents symptômes du syndrome métabolique séparément. Par exemple, les patients prennent des médicaments pour faire diminuer leur taux de cholestérol, mais on ne leur conseille pas de maigrir du ventre, ou de surveiller leur pression artérielle. Or, affirme t-il, ne s’occuper que d’une partie du problème ne sert à rien.
Pour prévenir le syndrome métabolique, les deux mots d’ordre sont : mieux manger et plus bouger. Et pour cela il faut un vrai programme de rééducation alimentaire et sportive. L’objectif est de faire diminuer la graisse abdominale et ses méfaits sur la production d’insuline. Consultez votre médecin avant de commencer un programme d’exercice ou de modifier radicalement votre alimentation par vous même.
En général, ce sont les femmes qui se mesurent le tour de taille. Messieurs, il faudra vous y mettre aussi. C’est très simple, placez un mètre de couturière à mi-distance entre la dernière côte et le haut de la hanche. A savoir : les chiffres (supérieur à 80 cm pour les femmes et à 94 cm pour les hommes) sont valables quelle que soit la taille de personne. Donc, ce n’est pas parce que vous êtes plus grand de taille que vous avez le droit d’avoir plus de ventre…