C’est Monsieur Incontournable des réseaux sociaux en temps de période électorale. Infatigable, convaincant, jamais à court d’arguments. Christophe Troylukho, qui se définit comme un activiste 2.0, ne passe pas moins de quatre heures sur Facebook, la cyber-planète à Mark Zukerberg :
« Je considère Facebook comme une plateforme d’engagement citoyen. Ce réseau social ne me permet non seulement de Garder le contact avec les amis et la famille d’ici et d’ailleurs, mais aussi de m’informer de l’actualité nationale et internationale. Son côté instantané me permet en deux clics et trois partages de toucher des milliers de personnes. Je ‘poste’ également des photos de moi, de mes journées, de mes balades à vélo avec mon fils ».
Pas d’addiction à Facebook, contrairement à celle que nous appellerons Luna. Des selfies à longueur de journées, des plats du jour comme de nuit, des états d’âme en dents de scie, cette jeune mère de famille sans emploi a trouvé par Facebook le moyen de combler un certain vide de son existence :
« Je me sens moins seule aujourd’hui. Grâce à mon compte et mon pseudo, je partage ma vie avec mes amis et j’ai des admirateurs qui me font parfois des avances aussi. C’est un jeu (rires), je ne vais pas aller plus loin. Je me pourrai pas, mon mari me surveille, il est bien jaloux ! »
Cette surexposition de la vie privée sur Facebook agace Charlotte César au plus haut point. C’est pour cette raison qu’elle choisit avec soin ses amis : « Je choisis scrupuleusement avec qui je partage certaines informations. Je ne vais pas m’étaler sur mes états d’âme et je reste toujours brève dans mes propos ». Et les photos alors ? « J’évite celles qui sont trop dénudées. Comme je suis ronde et que je l’assume, c’est le genre de message que je tiens à faire passer à travers mes photos ».
Les photos, Béatrice Bijoux Bellepeau en connaît un rayon. La dynamique proprio de Busy B utilise Facebook pour partager les photos de ses nouvelles collections. Mais il lui arrive aussi d’y passer du temps pour prendre des nouvelles des amis, surtout de ceux qui sont à l’étranger.
« Auparavant, dès que quelqu’un écrivait sur mon mur, j’étais outrée et me disais ‘Mais de quel droit’ !!! J’ai pris longtemps avant de comprendre le schmilblick ! Mais quand j’ai compris ce que cela pouvait apporter à mon entreprise, je me suis mise à fond pour maîtriser l’histoire ! Tout le monde est connecté aujourd’hui, d’une façon ou d’une autre aux réseaux sociaux ! J’y suis à fond pour capter ce flux de personnes, qui sont toutes des clientes potentielles ! Côté perso, ça me permet de garder contact avec mon fils, ma famille et mes amis à l’étranger ! »
Connectés oui, mais pas forcément contents de tout ce qui s’y passe. Si Luna est surtout excédée par le nombre de propositions indécentes reçues dès qu’elle « poste » une photo d’elle un peu olé olé, Charlotte est surtout énervée par les demandes de prêt factices : « Ce sont de vrais arnaqueurs. Et ne parlons pas de ces bondieuseries débitées à longueur de journée ! »
Christophe se dit quant à lui plus agacé par les attaques gratuites sur la personne et les infos non-vérifiées :
« À la minute où l’info tombe sur Facebook, on la partage sans vérifier, et ça c’est un réel problème ! Et ce qui m’écœure aussi, c’est les messages à caractère raciste, de plus sous couvert de l’anonymat ».
Béatrice quant à elle exècre les règlements de compte sur Facebook, un peu comme si se crêper le chignon en ligne était tendance : « C’est d’un fatiguant ! Et puis, la tendance Big Brother me dérange aussi. Des décisions arbitraires de Facebook des fois d’interdire des ‘posts’ ou photos alors que d’autres mériteraient plus d’être sanctionnées ».
Du coup, se déconnecter de Facebook reste-il dans le domaine du possible ?
Charlotte a désactivé son compte un mois durant, sans que cela ne lui manque pour autant : « Je ne ressentais pas vraiment de manque, car c’est à ce moment que je me suis mise à la photo. Et cela m’a fait du bien ».
Béatrice s’est quant à elle fixé des limites : « J’ai établi des règles pour moi-même dès le départ, que je respecte scrupuleusement ! Si je n’ai rien posté par rapport au boulot et que je n’ai pas besoin de mesurer le taux de réactivité, je ne me connecte pas forcément ».
Christophe nous avoue qu’il pourrait le faire si cela s’avère nécessaire tandis que Luna écarquille les yeux et nous lance un grand « Non, impossible ! ».
Avec 1,01 milliards d’abonnés dans le monde et plus de 300 000 à Maurice, Facebook accroche, encore et toujours. Que l’on soit dans une logique de communiquer, de s’exprimer ou de passer un message commercial, la planète bleue de Mark Zukerberg a encore de belles rotations devant elle.