Le cancer de la prostate compte trois stades dans son développement :
1er stade : la tumeur est située dans l’enveloppe de la glande
2ème stade : la tumeur se met à grossir, mais reste toujours localisée. Les cellules cancéreuses quittent l’enveloppe, mais ne se propagent pas encore. C’est à ce moment que les premiers symptômes apparaissent.
3ème stade : les ganglions et les os sont envahis par les cellules cancéreuses qui quittent la prostate et des métastases se forment.
Le cancer de la prostate à Maurice, quelques chiffres
Selon le dernier rapport sur le cancer publié par le Mauritius Nation Cancer Registry (MNCR) en 2014, les nouveaux cas de cancers enregistrés ont augmenté de 13 % chez les hommes et de 1,4 % chez les femmes par rapport à 2013. 2 387 nouveaux cas de cancer ont été enregistrés, dont 1 068 chez les hommes et 1 319 chez les femmes.
Le rapport nous apprend que le cancer de la prostate est le 2ème cancer le plus répandu chez les hommes à Maurice. En effet, 112 nouveaux cas ont été enregistrés en 2014, représentant 11,5 % des nouveaux cas de cancers recensés dans le pays en 2014. Voici les chiffres publiés par le MNCR :
Le taux de mortalité lié au cancer en 2014 s’élève à 1 177 décès, dont 597 chez les hommes et 580 chez les femmes. En 2014, 82 décès survenus à cause du cancer de la prostate ont été enregistrés, un taux de mortalité s’élevant à 13,7 %. Voici les chiffres publiés par le MNCR détaillant le nombre de décès dans diverses tranches d’âge :
Les facteurs de risque
À l’heure actuelle, il n’est pas possible de dire avec précision les causes du cancer de la prostate. Cependant, les facteurs de risque identifiés sont
L’âge : il s’agit du facteur prédisposant le plus précis. Plus un homme vieillit, plus il y a des risques de développement d’un cancer de la prostate. En effet, la maladie est très répandue chez les personnes de plus de 80 ans. Cependant, le cancer se développe habituellement très lentement et ne cause pas de problème.
L’origine ethnique : le cancer de la prostate est très répandu chez les noirs américains. Il s’agit probablement d’un facteur d’origine génétique.
L’hérédité : Il s’agit aussi d’une des causes possibles du cancer de la prostate. Ainsi, les hommes dont les parents : père, frère ou oncle ont développé un cancer de la prostate, sont aussi à risque.
L’alimentation : À cause de la relative rareté des cancers prostatiques en Extrême-Orient, on suppose que l’un des facteurs pouvant influencer le développement de ce cancer pourrait être d’origine alimentaire. Cependant, les substances et les mécanismes à l’origine de la maladie restent à être déterminés.
La maladie de Parkinson : Les personnes souffrant de la maladie de Parkinson, ainsi que leurs proches au 3ème degré risquent de développer un cancer de la prostate.
Adénome prostatique : aussi appelé hypertrophie bénigne de la prostate : il s’agit en fait de l’augmentation du volume de la prostate chez les hommes âgés de plus de 50 ans. Ce phénomène, probablement lié à des changements hormonaux, n’entraîne pas forcément un cancer de la prostate.
Les symptômes
Le cancer de la prostate est souvent asymptomatique et passe complètement inaperçu pendant des années. Pour que le cancer soit détecté, il doit avoir atteint un volume assez important et être la source de problèmes de compression des voies urinaires. Les symptômes suivants apparaissent aussi :
- Des urines troubles ou qui contiennent du sang
- Le besoin d’uriner se fait sentir plus souvent, même durant la nuit
- Le jet d’urine perd de sa force
- Sensation de brûlure ou de douleur lors de la miction
Ces symptômes sont fréquents chez les hommes âgés. Ils sont souvent liés au développement d’un adénome bénin et non d’un cancer de la prostate. Il est donc très important de consulter un médecin dès l’apparition de ces symptômes pour en connaître la cause exacte.
S’il s’agit bien d’un cancer de la prostate, d’autres symptômes peuvent aussi apparaître à mesure que celui-ci grandit et se propage dans d’autres parties du corps, notamment :
- Fracture spontanée ou douleurs dans les os. Cela survient lorsque le cancer se métastase et se propage dans les os. Il arrive souvent que la maladie soit détectée à ce stade.
- Des douleurs sourdes (indéterminées, peu prononcées) dans le bas-ventre ou le bas du dos
- Irritation du rectum. Cela se produit lorsque le cancer de la prostate attaque les organes voisins.
- Un œdème (gonflement) au niveau d’une jambe ou de la verge, qui se produit lorsque la tumeur atteint le système lymphatique
À noter que ces symptômes apparaissent tardivement et donc à un stade avancé de la maladie.
Les examens
Jusqu’à présent, le dépistage du cancer de la prostate ne se fait pas de manière systématique puisqu’il présente plusieurs inconvénients pour le patient. De plus, celui-ci n’a aucune garantie de ne pas avoir de problème à cause d’un cancer de la prostate. Le dépistage de ce type de cancer ne fait pas l’unanimité auprès des spécialistes, il relève plutôt d’un choix personnel. Toutefois, une surveillance particulière est recommandée pour les profils à risque (en cas de prédisposition familiale).
Examens pratiqués pour dépister ce type de cancer :
- Le dosage sanguin du PSA (Prostate Specific Agent) : Le PSA est une protéine sécrétée par les cellules de la prostate. En temps normal, le PSA ne se trouve pas en grande quantité dans le sang. Et si on détecte un taux plus élevé de cette protéine dans le sang, cela ne signifie pas qu’il s’agit d’un cancer. Cet examen peut aussi révéler une hypertrophie ou une inflammation de la glande. Ainsi, on ne peut être fixé sur la maladie en l’absence d’autres symptômes.
- Le toucher rectal : Un médecin peut palper la prostate d’un patient via le rectum et détecter desanomalies s’il y en a. Par exemple, une prostate trop dure, dont le volume est anormal ou qui présente un ou plusieurs nodules (formation anormale, arrondie et dure). Si l’examen est positif, le patient doit se tourner vers un urologue, qui en cas de suspicion d’un cancer, procède à une biopsie.
- Biopsie : Il s’agit de faire un prélèvement tissulaire dans la zone suspectée, qui sera examiné au microscope. Il est à noter que la biopsie est contre-indiquée si un patient présente des troubles de coagulation. Cet examen peut également introduire des microbes provenant du rectum dans le tissu prostatique. Et pour éviter des infections de la prostate, un traitement antibiotique est donné au patient.Le bilan d’extension. Cet examen est effectué si la biopsie révèle la présence d’un cancer. Son objectif est de déterminer l’étendue de la maladie et la présence éventuelle de métastases.
Les traitements
Traiter un cancer de la prostate demande l’avis de plusieurs spécialistes et une collaboration étroite entre les différentes disciplines afin de proposer un traitement personnalisé au patient en fonction du stade de la maladie, de son âge et de son état général. Ainsi, 3 types de traitements sont à envisager :
La surveillance active. Ce type de traitement implique que le patient devra rendre visite à son médecin régulièrement. Celui-ci surveillera de près l’évolution de la maladie en effectuant des touchers rectaux et en suivant le taux de PSA dans le sang du patient, sans oublier les biopsies fréquentes pour déterminer si le cancer est stable. La surveillance active peut être recommandée dans le cas d’un cancer peu agressif.
Les traitements curatifs visent à guérir définitivement un patient, à condition que la tumeur soit localisée dans la prostate:
- La chirurgie classique : ablation complète de la glande, qui présente de meilleures perspectives de guérison et de survie.
- La chirurgie laparoscopique : encore au stade expérimental et qui permet d’enlever la prostate sans ouvrir l’abdomen.
- La radiothérapie : Dans les cas où il subsiste encore des cellules cancéreuses dans la région opérée ou à distance, un traitement par radiothérapie peut être proposé à un patient quelques semaines après son opération. Dans certains cas, la radiothérapie peut être la seule option proposée sans aucun recours à la chirurgie.
- Le traitement HIFU (High Frequency Focused Ultrasounds) : Il s’agit d’un traitement par ultrasons possibles uniquement si le cancer est limité à la prostate et donc non métastatique.
Les traitements palliatifs qui visent à ralentir la progression de la maladie ou à soulager un patient qui présente des symptômes très douloureux. L’hormonothérapie est le principal traitement palliatif pour le cancer de la prostate. L’objectif de l’hormonothérapie est de bloquer ou ralentir le développement des cellules cancéreuses et conduire à leur élimination en créant un milieu hormonal qui leur est défavorable.