Quand peut-on parler de déshydratation ?
La déshydratation survient lorsque les apports et les pertes en eau ne sont pas équilibrés. Outre l’eau de l’organisme, bien souvent les sels minéraux sont également perturbés par ce déséquilibre, notamment parce que l’on est sujet aux diarrhées, parce que l’on vomit ou encore parce que l’on transpire (par exemple lors d’activités intenses, en cas de fièvre, etc.). Ainsi, nous perdons non seulement de l’eau mais aussi des minéraux comme le potassium et le sodium.
D’autre part, lorsque la déshydratation est due à une exposition solaire prolongée ou « coup de soleil » comme on l’appelle ici à Maurice, on parle alors d’insolation. Sachez que rester dans une atmosphère chaude ambiante, à titre d'exemple dans une voiture non climatisée peut également causer la déshydratation. Restez donc vigilants !
La déshydratation est-elle un phénomène fréquent ?
On a tous au moins une fois dans sa vie été déshydraté, certains en ont payé les frais plusieurs fois même ! Mais la plupart du temps, les périodes de déshydratation sont modérées, il suffit d’un apport hydrique adéquat pour les corriger. Ce sont principalement les enfants qui se retrouvent déshydratés lors d’une insolation ou à l’occasion d’une maladie infantile (fièvre, diarrhées, vomissements). Les personnes âgées et les sportifs ne sont pas en reste non plus.
Les premiers nommés y font particulièrement face en cas de coup de chaleur tandis que les sportifs, eux, sont affectés lorsqu’ils compensent mal leurs pertes en eau. En tout cas, ce qui est sûr, c’est que personne n’est à l’abri d'une déshydratation occasionnelle !
Sachez que dès l’instant où vous avez soif, cela indique que vous êtes déshydraté ! La sensation de soif apparait notamment lorsque certains récepteurs nerveux situés au niveau de l'hypothalamus, qui représente une structure importante du cerveau, sont alertés par une trop forte concentration sanguine. Retenez que c’est un signal qui ne doit en aucun cas être pris à la légère.
Comment savoir si nous sommes déshydratés ?
Dans un premier temps, la soif se fait ressentir. Mais chez les bébés, il est impossible de le savoir, surtout que leur seul mode de communication se limite à des pleurs. Soit dit en passant, vous avez beau jurer connaitre votre bout de chou mieux que personne, difficile d’interpréter ses pleurnicheries, n'est-ce pas ? Alors, comment faire ? Patience, nous y venons… En tant que parents, vous devez observer les signes suivants pour savoir si votre petit souffre de déshydratation. Attention, cette liste est non exhaustive :
- Une absence de larme quand il pleure.
- est faible et est peu réactif.
- a les lèvres sèches et collantes.
- a des urines de couleur jaune foncé et malodorantes.
- n’a mouillé aucune couche depuis six heures environ.
Du côté des personnes âgées, elles ne ressentent habituellement plus la soif et par conséquent, elles risquent de ne pas savoir quand elles sont en état de déshydratation. Cette situation peut s’aggraver si rien n’est fait rapidement. La sensation de soif s’amplifie, la production d’urines (parfois les urines sont très concentrées, ce qui devrait attirer l’attention) et de sueurs se voit réduite. D’autres symptômes de déshydratation sont :
- Un pouls accéléré
- Des maux de tête
- Une perte d’appétit
- Une fatigue inhabituelle
- La fièvre (parfois sévère)
- Des nausées et des vomissements
- Des vertiges dus à une tension artérielle basse
Plus l’on tarde à se réhydrater et plus les choses se compliquent au point d’entrainer des convulsions et des troubles de la conscience. N’oublions pas que les cellules cérébrales sont particulièrement sensibles à la déshydratation. Celle-ci apparait également à la suite d’une affection comme la diarrhée ou une maladie infantile, comme la fièvre.
Qu’en est-il des facteurs de risque ?
Les personnes les plus vulnérables sont les bébés, les personnes âgées et celles qui souffrent de maladies chroniques, comme le diabète.
Les nourrissons : contrairement aux adultes, le corps d’un bébé est composé de 70 % d’eau. Il dispose de très peu de réserve, ce qui fait qu’il est très vulnérable à la déshydratation. Son système de défense étant immature, il est sujet aux maladies infantiles qui favorisent des pertes importantes d’eau. Celles-ci s'accompagnent dans la majorité des cas d'une fièvre, de diarrhées voire de vomissements.
Les personnes âgées : outre le fait qu'elles soient très peu sensibles à la sensation de soif, la déshydratation peut être causée par certaines maladies très fréquentes comme le diabète et la prise de traitements diurétiques. Si ces facteurs de risque ne sont pas considérés, ils peuvent l’aggraver.
Le diagnostic de la déshydratation, comment ça se passe ?
Dans les cas où le contexte est propice, c'est-à-dire, coup de chaleur par exemple et qu’un individu présente des troubles de la conscience ou de la fièvre, on considère que c’est un cas de déshydratation urgent, du moins jusqu’à preuve du contraire.
Qui consulter ?
Si un enfant ou un adulte est parfaitement conscient, il faut le conduire rapidement à l’hôpital ou à la clinique. Dépendant de l’âge de l’individu, un médecin ou un pédiatre se chargera de son cas. Si la personne présente déjà des signes de troubles de la vigilance avant que vous le conduisiez à un établissement médical, appelez les secours d’urgence sans tarder.
Comment établir le bilan ?
S’il s’agit de petites déshydratations qui peuvent rapidement être résolues en donnant à boire de l’eau, il n’y a absolument pas à s’en faire. Si la déshydratation est sévère, on a alors recours a la pesée pour évaluer la perte hydrique, notamment chez les tout-petits. En cas d’hospitalisation due aux troubles de la vigilance, une prise de sang est effectuée pour apprécier le niveau de concentration des sels minéraux dans le sang. Si le médecin juge nécessaire, d’autres examens complémentaires pourront être conduits, le but étant de déterminer la cause de ce phénomène.
Quels sont les modes de prévention ?
Dans toutes les situations à risque de déshydratation, comme la poussée de fièvre, un déplacement dans un pays à l'hygiène douteuse, etc., il vaut mieux prévenir que guérir.
Lors d'une séance de sport : il ne faut pas oublier de se réhydrater avant, pendant et après. Emportez avec vous une eau bicarbonatée que vous pourrez boire toutes les 10 minutes (3-4 gorgées par exemple). Si vous faites du sport en amateur, cela aidera à prévenir une déshydratation. En cas d'activité sportive plus soutenue, optez pour les boissons sportives, elles permettent une hydratation optimale. À savoir que la caféine et l'alcool favorisent la déshydratation. Réduisez donc votre consommation.
Pour rafraîchir son domicile, on évite la climatisation. D’une part, ça vous fait gaspiller de l’énergie, et d’autre part, c’est un moyen de vous mettre à dos tous les écolos. Pensez à la planète, bon sang ! Lorsque vous avez très chaud, le mieux est d’ouvrir grand les portes et les fenêtres pour laisser le vent prendre possession de votre chez vous. Soit dit en passant, veillez à ventiler les pièces de la maison le plus souvent que possible.
En cas de forte chaleur : il est conseillé de boire toutes les 20 minutes environ, une eau peu minéralisée pour un nourrisson et de l'eau minérale ou une soupe de légumes pour une personne âgée. Restez tous dans une pièce au frais durant la journée. Côté vêtement, il faut privilégier un grand tee-shirt en coton et de couleur claire. Se rafraîchir plusieurs fois par jour à l'aide d'un gant humide, ou passer carrément sous la douche, mais sans se sécher ensuite peut vous faire le plus grand bien.
En cas de poussée de fièvre : il faut éviter de trop se couvrir. Exit la couverture. Seuls un vêtement léger en coton et un drap suffisent. On peut aussi prendre ou donner du paracétamol (de préférence sous l’avis du médecin) et surtout boire de l’eau tous les quarts d'heure environ pour se réhydrater.
Un temps chaud, humide ou froid, des efforts physiques intenses : il faut boire de l'eau, ou des produits de remplacement liquidiens, en quantité suffisante. Il importe également d'éviter de consommer des boissons alcooliques, ou contenant de la caféine. Celles-ci accélèrent la déshydratation en augmentant le débit urinaire. Et comme on ne cessera jamais de vous le répéter, Il est recommandé de boire deux à trois litres d’eau ou de liquides tous les jours, attention le café et les boissons tout au long de la journée n’ont aucun effet bénéfique sur votre santé, ne l’oubliez pas !
Lors d'un voyage dans un pays à l'hygiène douteuse : pour limiter les risques de contamination, il est hautement recommandé de faire bouillir de l’eau avant de la consommer ou d’acheter uniquement de l’eau en bouteille. D’autre part, ne mangez aucun aliment froid, surtout s’il est servi sur fond de glace pilée. Évitez également de boire l’eau de la douche (eh oui, ça arrive !). Les glaçons, les laits et glaces l reconstitués à partir de poudre sont également à proscrire, car il est impossible de savoir quelle eau a été utilisée.
Si vous connaissez d’autres moyens efficaces pour aider à prévenir la déshydratation, n’hésitez pas à nous en faire part.
Quels sont les principaux traitements de la déshydratation ?
Si la déshydratation n’est pas sévère, et si le petit ou grand malade est encore conscient, il faut réhydrater par voie orale. Dans le cas contraire, on a recours à une perfusion intraveineuse.
Pour compenser les pertes hydriques et en sels minéraux
Dès l’instant où vous remarquez des pertes en eau anormales (en cas de fièvre, de diarrhées ou de vomissements), la première mesure à prendre est de vous réhydrater. Si vous pouvez ajouter des solutés de réhydratation dans votre eau, ce serait beaucoup plus efficace. À défaut et en dépannage, mélangez 6 cuillères à café de sucre en poudre et une cuillère à café de sel dans un litre d'eau potable (« prepar enn serom » comme on dit !) ou buvez du Coca.
En cas de perte de conscience
Appelez les secours d'urgence en faisant le 114 (SAMU). En attendant leur arrivée, placez le petit ou grand malade à l'ombre et dans une pièce fraîche. Si vous ne parvenez pas à le réveiller, placez-le sur le côté. C'est la position de référence quand une personne perd connaissance, cela lui permet avant tout de garder une respiration normale et lui évite ainsi de s'étouffer avec la langue. En cas de régurgitations, cette position empêche également les aliments de passer dans les bronches.
Pour ne pas prendre de risques, allongez la personne déshydratée sur le côté, la bouche ouverte vers le sol. Pour éviter qu'elle ne bouge, fléchissez sa jambe du dessus à angle droit (le genou prenant appui sur le sol) et repliez le bras du dessus de sorte que la main vienne se glisser entre la joue et le sol. Vérifiez qu'elle respire normalement jusqu’à ce que les secours interviennent.
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