Personne ne peut égaler un jaloux maladif, il est un scénariste hors pair qui se voit toujours dans la peau de l’antihéros trahi et trompé. Tous les comportements de son partenaire sont filmés en plans serrés, il analyse chacun de ses faits et gestes. Tout est considéré comme des indices du crime dont il sera certainement la victime. Les autres ont beau lui en dissuader, mais rien n’y fait. Il est comme prisonnier d’une mauvaise série, quelqu’un qui refuse d’entendre raison, quelqu’un qui reste obsédé par les multiples images de tromperie. Et rien ni personne ne pourra lui prouver qu’il a tort !
Combien d’entre vous avez déjà vécu les situations suivantes ?
- Faire les poches dès que l’autre a le dos tourné (chaque objet trouvé est considéré comme une preuve de trahison).
- Demander souvent à l’autre à quoi il pense (il pense à quelqu’un d’autre que vous, vous en êtes sûr !).
- Vouloir accompagner l’autre partout où il va.
- Le moindre petit changement, le moindre petit effort de la part de votre moitié est une forme de trahison (il/elle se fait beau/belle pour aller rejoindre l’autre !).
- Être jaloux du temps que votre moitié passe avec ses amis et/ou sa famille.
- Espionner son partenaire (lire ses messages, appeler ses amis pour savoir où il est et avec qui, etc.).
- Veut constamment être rassuré de l’amour que l’autre a à son égard (et peu importe ce qu’il/elle fait ou dit, vous n’êtes jamais convaincu).
- S’imaginer des choses, se faire plusieurs films de tromperie dans la tête.
- Engueuler sa moitié parce qu’elle a été réceptive aux compliments de quelqu’un d’autre que soi.
Serait-ce une forme de paranoïa ?
Selon un psychiatre spécialiste de la thérapie comportementale et cognitive, la jalousie relèverait d’une forme de paranoïa. Or, le paranoïaque est quelqu’un qui se croit toujours persécuté et agressé. Il en est convaincu. S’il pense que sa femme le trompe, rien ne pourra le faire changer d’avis. Et qui dit paranoïa dit souffrance. Certaines personnes souffrent à un point qu’elles finissent par se tourner vers un spécialiste qui leur fait prendre conscience du degré pathologique de leur jalousie. D’autres se laissent noyer dans leur peine et continuent à se faire du mal. Elles pensent que personne ne pourra les aider…
Certains d’entre vous sont ou ont déjà été en couple avec quelqu’un de jaloux. Vous avez beau lui jurer tout l’amour que vous lui portez, le convaincre qu’il est le seul qui compte, que personne d’autre ne pourra prendre sa place, rien n’y fait. Son inquiétude demeure incontrôlable, obsédante, voire croissante. Incapables d’aider, seuls, leur conjoint jaloux à sortir de son schéma obsessionnel, beaucoup finissent alors par demander le divorce pour éviter les disputes incessantes. Et comment, quand on est avec quelqu’un de jaloux, il faut des fois rompre les liens avec tous ses amis, et dans certains cas quitter son travail. Cette vie à deux devient vite lassante, désolante et surtout déprimante.
Il existe des cas où l’on accepte de rester, de prendre la décision de ne plus voir personne, de se renfermer croyant que les choses finiront ainsi par s’arranger, mais en vain. Le jaloux maladif est tellement paranoïaque qu’il finit par jalouser les pensées de l’autre. Il se dit que son partenaire n’est pas heureux avec lui, qu’il est là en train de penser à l’autre, qu’il fait semblant de se soucier de lui… Pour être en mesure de comprendre un tel raisonnement, il faudrait d’abord comprendre ce qui se cache derrière les pensées du jaloux. Bien souvent, c’est relié à son passé. À titre d’exemple, le jaloux a vécu une enfance où sa présence fut vite remplacée par son beau-père. Il a donc peur que l’autre le remplace dans sa vie.
La dépendance affective
Comme nous en parlions précédemment, la jalousie maladive serait une réminiscence d’une relation « amoureuse » vécue dans l’enfance. C’est comme un traumatisme, une cicatrice qu’on a du mal à oublier. L’on a peur qu’on vienne nous voler cet amour qu’on chérissait tant. Une belle-mère, un beau-père, une sœur, un frère, un cousin, tant de personnes qui pourraient être aux yeux du jaloux maladif un voleur d’amour. Il se méfie alors des personnes qui s’approchent ou qui sont trop proches de sa bien-aimée.
Si nous prenons le temps d’étudier les caractéristiques de la jalousie, nous constatons qu’elle est avant tout ce désir de posséder l’autre. Derrière les « je ne peux pas vivre sans toi ou tu es toute ma vie » se cachent en fait un état de dépendance affective. Le jaloux est terrorisé à l’idée de vivre seul. Il essaye alors tant bien que mal de justifier ses crises de jalousie. Bien que l’on se laisse attendrir par les mots doux, les paroles d’amour encore et encore, il ne faut pas oublier qu’un jaloux doit être capable de s’épanouir seul, de vivre sans l’autre. Pour cela, il est possible de l’inciter à suivre des thérapies pour le bien-être et l’épanouissement du couple.
Apprendre à avoir confiance en soi
La jalousie serait également due à une faible estime de soi. Le jaloux se sent menacé par la présence d’un tiers, il ne se sent pas à la hauteur et par conséquent, il craint que l’autre prenne sa place. Ou alors, il ne se sent pas tout simplement bien sans l’autre, genre il a besoin de sa moitié pour exister. Pour y remédier, un travail sur l’estime de soi est primordial. Il faut que le jaloux parvienne à réaliser que tout n’est pas perdu, qu’il a les moyens de plaire à l’autre et de le garder. Dans les cas où il fait face à une rupture, il devra être en état de se relever, de se ressaisir et de se dire qu’il a des chances de se faire aimer par une autre par exemple.
Le but est qu’il ait confiance en lui. Tant que ce ne sera pas le cas, il ne pourra pas avoir confiance en l’autre, le travail sur l’affirmation de sa puissance est un travail de longue haleine. Au final, nous pouvons dire qu’on apprend à maitriser la jalousie, on n’en guérit pas vraiment. Le jaloux doit faire des efforts pour que sa jalousie ne gâche pas sa vie de couple.
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