Le couple représente tout ce dont nous avons toujours rêvé. Trouver quelqu’un avec qui construire un petit monde d’amour, un petit monde qui nous protège des dures réalités de la vie, que demander de mieux ? Se mettre en couple avec quelqu’un avec qui l’on parvient à cueillir des petits bonheurs intenses, au creux du lit, autour d’un verre, en vacances… Beaucoup de personnes y parviennent, pas au niveau du rêve absolu, bien évidemment, mais suffisamment pour que l’ambiance au sein du couple soit agréable et reposante. Loin d’elles l’idée de connaitre la souffrance conjugale…
« Ayo, sa zis enn tem sa, apre kan fini marye, nepli trap lamain, embrase tousala ». Hélas, il arrive un jour dans la vie du couple où il n’y ait plus la moindre goutte d’amour. Dans ce lit qui autrefois représentait le symbole de l’amour dort un inconnu. La chambre à coucher devient vite une prison où beaucoup veulent s’en échapper. Il arrive même que certaines personnes passent leur nuit agrippées au bord du matelas, comme pour se tenir le plus éloigné possible de leur ennemi intime ! Nous constatons avec effroi que l’amour cède place à l’indifférence, au dégoût voire à la haine. Ainsi nait la souffrance conjugale.
Ce petit monde d’amour devient pour certains un véritable enfer. Petit à petit, la souffrance conjugale s’installe. Attention, nous ne parlons pas de violence conjugale, qui est une forme extrême de ce processus, mais plutôt de situations ordinaires où le couple se vide peu à peu de sa substance, de ce qui donne un sens à leur existence. Les deux partenaires ont le sentiment qu’ils s’éloignent légèrement, que les gestes de tendresse et la parole affectueuse se font rares. Ils vivent sous le même toit, ils partagent le même repas, bref, ils continuent à vivre côte à côte, mais plus rien ne les relie au cœur. Même en l’absence de violences ouvertes, cet écart peut se creuser au point de devenir psychologiquement destructeur. Certaines personnes envisagent alors une séparation, car il est impossible de vivre ainsi.
D’autres restent malgré cette souffrance conjugale, malgré le fait que la vie de couple est invivable. « Je ne pars pas à cause de mes enfants ». C’est ce qu’on entend le plus souvent dire. Les enfants sont la raison première de leur décision de ne pas quitter le toit familial. Le divorce serait un drame pour ces petits êtres…Pour d’autres, c’est une question de finances, de logement. Impossible de commencer une nouvelle vie sans fonds ou quand on n’a nulle part où aller. Tant de décisions que seules les personnes qui les prennent sont à même de comprendre. Accepter de devenir des ex tout en continuant à vivre sous le même toit, il n’y a rien de pire. Vivre en tant que colocataires, ce n’est pas mieux non plus. Tout ce dont on en retire, c’est que ces personnes restent parce que le changement fait peur.
Pourquoi avons-nous si peur de commencer une nouvelle vie, pourquoi n’avons-nous pas le courage de fuir cet enfer ?
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