Une subite envie de nourriture à 1 h du matin, des nausées, des maux de dos…Certains futurs papas vont même jusqu’à ressentir des nausées…comment expliquer cela ? Est-ce une façon de dire : “ Chérie je suis solidaire avec toi’ ? Ou une forme de jalousie ou d’envie cachée des futurs dans une période où toute l’attention est portée vers la mère ?
Les envies de grossesses chez les futurs papas est un sujet qui fait certainement sourire mais, qui est pourtant pris très au sérieux. H. Le Cornu, sage-femme à l’hôpital Robert Debré, le plus grand hôpital pédiatrique français, a réalisé un mémoire sur le syndrome de couvade. Elle a interrogé plusieurs pères qui attendaient leur premier enfant.
Selon H. Le Cornu, ce syndrome toucherait environ 10 à 30% des pères. Le syndrome de couvade consiste en une variété de symptômes psychosomatiques ressentis par l’homme durant la grossesse de sa partenaire. Ces dysfonctionnements apparaissent généralement au début du troisième mois de grossesse ; ils diminuent pendant le deuxième trimestre et réapparaissent au cours du neuvième mois et de l’accouchement pour certains. Des symptômes physiques comme des nausées, vomissements, indigestions, brûlures et crampes d’estomac, augmentation ou diminution de l’appétit, prise de poids de plus de 3 kilogrammes ou encore des envies alimentaires spécifiques.
Certains vont même jusqu’à des réactions émotionnelles qui rappellent les désagréments de la grossesse : nervosité, irritabilité, voire sautes d’humeur. Pour le futur papa, la grossesse est une période de bouleversements intenses. Comme la future mère, il s’apprête lui aussi à voir sa vie se transformer.
Alexandre est l’heureux papa d’Emmanuel, son premier enfant. Il ignorait que les hommes pouvaient aussi ressentir des symptômes de la grossesse jusqu’au jour où il fait la rencontre d’un autre papa en devenir, dans la salle d’attente du gynécologue.
« Nous avons discuté et comparé nos symptômes. Moi c’était des envies de nourriture que je ne consommais pas d’habitude, tandis que lui c’était des nausées », raconte Alexandre. Alexandre avait la fringale pour du marlin, les soupes et du Kebab ! Et à pas d’heure. « Une fois, j’ai ressenti une envie totalement déjantée et irrépressible de manger un bon Briani à une heure du matin. Sooraya, ma compagne, a failli me tuer pour cela (Rires). Je suis descendu à la cuisine pour me préparer une assiette de Briani pour combler mon envie. »
Qu’en pense justement sa compagne ? « Au départ, je pensais qu’Alexandre exagérait et que c’était de la pure gourmandise. Alexandre mangeait en effet pour deux et cela s’est ressenti sur son apparence physique, vers le sixième mois de ma grossesse : il avait du bide et les joues toutes rondes. Je me souviens de cet épisode d’envie soudaine de Briani. Nous nous sommes disputés ce jour-là. Il m’énervait tellement. Telle une femme enceinte, il avait aussi un besoin constant d’attention et d’être rassuré. Je pensais qu’il essayait tout simplement d’attirer l’attention, se sentant à l’écart. C’était tout simplement déroutant car c’était moi la femme enceinte, pas lui ! », nous confie Sooraya (prénom fictif). Et comme pour toute grossesse, les envies d’Alexandre se sont envolées à la naissance du bébé !
Si la couvade n’est pas une maladie ou un syndrome psychologique dont il faudrait s’inquiéter, les futures mamans doivent en effet se réjouir de partager ces neuf mois de grossesse à deux. Car à deux c’est toujours plus amusant, finalement !