La mort « pa guet figir », elle est pour tout le monde. De même, les expériences vécues au moment de la mort sont générales. Elles sont indépendantes du fait que vous soyez musulman, hindou, catholique, tamoul, chinois, etc. Les étapes du processus de deuil sont également indépendantes de l’âge et du statut socio-économique. Le Dr. Kübbler-Ross décrit ces étapes comme étant des états émotionnels, des mécanismes de défense contre une situation difficile à vivre. Il existe en tout 5 stades importants du mourir.
Les étapes du deuil chez le mourant
La dénégation ou le déni
« Ce n’est pas possible…je ne peux pas mourir, non, il y a surement une erreur… » Le malade refuse de croire qu’il ne lui reste pas beaucoup de temps à vivre. Il essaye tant bien que mal de se convaincre que ce n’est pas la réalité. Il nie les faits, mais il a peur de mourir. Au début, quand les symptômes sont minimes, il arrive que le malade refuse les soins et les traitements. Il continue à travailler et mène sa vie normalement. Certaines personnes finissent même par consulter plusieurs médecins pour se persuader que le premier s’est trompé dans ses pronostics. D’autres ne disent rien à leurs proches pour ne pas les inquiéter. Dans certains cas, la famille refuse le diagnostic et se tait face à la gravité de la maladie. Quoi qu’il en soit, tout est mis en œuvre pour empêcher le discours sur la mort.
La révolte ou la colère
« Pourquoi moi ? Qu’ai-je fait pour mériter ça ? Pourquoi moi ? » Ce mécanisme amène le malade à réagir de manière revendicatrice et violente. En effet, le patient refuse la réalité et peut se montrer agressif vis-à-vis de son entourage ou du personnel soignant, qui lui rappellent constamment tout ce dont il est désormais privé. La personne en veut au monde entier, car rien ne sera plus comme avant ! Des propos violents, des remontrances, des récriminations…cette étape du mourir est souvent difficile pour l’entourage. Il est néanmoins intéressant de noter que cette colère est une manière de dire que l’autre est en bonne santé. Il représente tout ce que le patient ne peut plus être et ne sera peut-être plus jamais. C’est contre le monde qu’il en veut. Les insultes ne sont jamais vraiment adressées personnellement à l’autre.
La négociation avec la mort
Lors de cette étape, le patient marchande avec la mort. Il est conscient qu’il va peut-être mourir, mais essaie quand même de négocier pour gagner du temps. « Si je dois mourir, ce ne sera pas avant le mariage de mon filleul ou de mon petit-fils… », « Pas avant la naissance de ma petite fille », ou encore « Si je fais ceci, peut-être que… je vivrai jusque là !». Le malade est prêt à tout pour « acheter du temps ». Il négocie avec son entourage, avec le médecin pour pouvoir faire encore telle ou telle chose.
La dépression et l’isolement
C'est une phase de tristesse intense devant la réalité imminente de la séparation avec tous ceux qui nous sont chers. Le malade n’a plus envie de se battre. On entend souvent dire : « à quoi bon, de toute façon je vais mourir… ». Il se renferme et se détache petit à petit de son environnement. Plus rien ne l’intéresse. Il est seul face à la souffrance. Il a conscience qu’il est difficile de mourir. Les chagrins et les pertes du passé refont surface, le noyant dans une vague de pleurs et de tristesse.
L'acceptation
Lors de cette phase du mourir, l’être vivant accepte son départ. C’est une période particulièrement calme au cours de laquelle les échanges humains sont le plus souvent d’une forte intensité.
Il est bon de noter que ces étapes du mourir ne sont pas successives. Elles vont et viennent suivant l’état psychologique de la personne ainsi que de l’évolution de la maladie.
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