L’apnée du sommeil se caractérise par des ronflements très importants couplés d’arrêts respiratoires répétés pouvant durer entre 10 secondes et une minute et parfois plus durant la nuit. La personne qui en souffre se réveille parfois en sursaut en ayant l’impression d’étouffer.
On parle d’apnée modérée quand une personne a entre 20 et 30 arrêts respiratoires par heure. En revanche, lorsqu’elle a plus de 30 arrêts respiratoires par heure, on parle d’apnée sévère.
Sa cause principale est une trop grande souplesse des voies aériennes. Celles-ci ont alors tendance à se refermer durant la nuit. A chaque fois que cela se produit, la personne manque d’oxygène et son cerveau le fait sursauter pour reprendre sa respiration. Les autres facteurs de risques associés à l’apnée du sommeil sont l’obésité, le diabète et l’hypertension artérielle.
Ces arrêts respiratoires, indique le Dr Davy, ont un impact sur le sommeil du malade qui se réveille fatigué comme si qu’il avait mal dormi alors qu’en réalité, il a fait sa nuit. Il a parfois mal à la tête et traîne au cours de la journée une fatigue et une somnolence continues. Il peut s’endormir pendant son travail ou même lorsqu’il est en voiture. «C’est une maladie dangereuse car elle peut favoriser des troubles du rythme cardiaque, des accidents coronaires, des accidents vasculaires cérébraux. Tout comme elle peut déséquilibrer une hypertension artérielle et faire augmenter le diabète chez un sujet obèse».
L’apnée du sommeil peut-elle entraîner la mort ?
«Oui, il peut y avoir mort subite sur une apnée prolongée non-traitée. Mais c’est rare. Elle a en revanche un retentissement sur la vie sociale car elle occasionne de l’irritabilité, un possible syndrome dépressif, des risques d’accidents de travail ou d’accidents sur la voie publique ».
Le diagnostic de l’apnée respiratoire se fait par enregistrement des paramètres du sommeil à la maison ou en clinique. On place alors un enregistreur polygraphique du sommeil avec des capteurs sur le sujet et son sommeil est enregistré durant la nuit. Le lendemain, le médecin procède à une analyse de l’enregistrement du sommeil et à partir de là, décide si un traitement pour l’apnée du sommeil se justifie ou pas. «Lorsque le malade a entre 20 et 30 arrêts respiratoires par heure, le traitement est indiqué en fonction des symptômes du patient. Au-delà de 30 arrêts respiratoires par heure, on lui recommande l’utilisation de la Pression Positive Continue. Ce petit appareil relié par un tuyau à un masque dispense de l’air sous pression dans les voies aériennes afin qu’elles restent ouvertes durant la nuit».
Les interventions chirurgicales ne sont envisageables qu’en cas de malformations spécifiques. Le deuxième traitement possible de l’apnée du sommeil est la pose d’une orthèse d’avancée mandibulaire, système que l’on place dans la bouche la nuit et qui est destiné à avancer la mâchoire intérieure. Cette pose se fait par un stomatologue.
Il y a des masques adaptés aux claustrophobes. «C’est vrai que certaines personnes rechignent à porter la Pression Positive Continue mais lorsqu’ils réalisent à quel point leur qualité de vie est améliorée avec cet appareil, ils finissent par accepter son utilisation et de mettre le masque ».
Le Dr Davy conseille aux personnes de surveiller leur poids car « avec l’âge, on fait plus d’apnée et si l’on a une prise de poids importante, on peut devenir apnéique. Il faut aussi contrôler son hypertension et son diabète».
Marie-Annick Savripène
Procéder par élimination avant d’investir dans un PPC
Sam Sooprayen, directeur exécutif d’une compagnie privée, n’avait jamais souffert d’apnée du sommeil jusqu’à il y a un an. Etant un peu St Thomas, il a fait le tour des médecins et hésite désormais entre deux maux. Il veut procéder par élimination avant d’investir dans l’achat d’un appareil Pression Positive Continue (PPC).
Cet homme de 46 ans ne s’est jamais vraiment préoccupé de sa santé et n’avait jamais entendu parler de l’apnée du sommeil. Jusqu’à ce qu’il y a un an. Une nuit, sa femme remarque qu’il fait des arrêts respiratoires réguliers et qu’il sursaute dans son sommeil. Les arrêts respiratoires durent même une minute et inquiètent son épouse.
A l’issue de la lecture d’un article de presse, il consulte un spécialiste qui enregistre son sommeil et confirme le diagnostic d’apnée du sommeil sévère. «Je ne l’ai pas trop cru car je n’avais jamais souffert de cette maladie autrefois. J’ai donc décidé de prendre un deuxième avis médical ».
Il consulte alors un oto-rhino-laryngologiste qui ne confirme pas le diagnostic de son confrère. «Il n’arrivait pas à dire exactement ce dont je souffrais. Il m’a donné des gouttes nasales ». Sam Sooprayen décide alors d’aller faire une vérification médicale générale et hormis un peu de cholestérol, ses résultats sont normaux. Il se met donc au régime et à la pratique intensive de natation et d’exercices en gymnase. Il perd quelques kilos.
Comme son état ne s’améliore pas la nuit, il consulte un autre médecin en clinique et celui-ci enregistre son sommeil. Il s’entend à nouveau dire qu’il souffre d’apnée du sommeil sévère. Il loue un PPC mais est incapable de tenir au-delà de trois nuits avec car il a le sentiment d’étouffer.
Finalement, il se tourne vers un spécialiste du public qui déclare qu’il souffre d’une déviation de la cloison nasale. Le praticien affirme qu’il peut le guérir à 100% par une intervention qui lui coûtera entre Rs 80 000 et Rs 90 000.
Avec de tels diagnostics contradictoires, Sam Sooprayen ne sait plus à quel saint se vouer. «Jusqu’à présent, j’ai dépensé plus de Rs 30 000 avec les médecins et les analyses. J’ignore si je dois aller prendre un autre avis à l’étranger ou pas. Je crois que je tenterai l’opération nasale et si après ça, ma femme note que je fais toujours des arrêts respiratoires, je serai obligé d’acheter la PPC qui coûte environ Rs 120 000. Ce sera alors ma dernière option ».