À combien de semaines un bébé peut-il être considéré comme prématuré ?
Un bébé de moins de 37 semaines est généralement considéré comme un prématuré. Entre 34 et 36 semaines, on peut parler de prématurité légère, sans réelles complications postnatales. De 32 à 33 semaines, le nourrisson est généralement en prématurité modérée ; ce qui signifie qu’il peut présenter des signes de détresse respiratoire, de par le manque de surfactants dans ses poumons qui les empêche de fonctionner normalement.
De 28 à 31 semaines, nous sommes devant des cas de grands prématurés, où les risques sont encore plus élevés. À savoir qu’un grand prématuré ne peut s’alimenter de façon normale, d’où l’utilisation d’une sonde pour l’ingurgitation du lait. Des problèmes intestinaux peuvent également apparaître.
Les bébés de moins de 28 semaines sont considérés comme de très grands prématurés. En plus des problèmes respiratoires et intestinaux, ils courent le risque de problèmes hémorragiques au cerveau.
Notons qu’un prématuré léger peut rester en température ambiante, tandis que des prématurés modérés, grands ou très grands doivent impérativement être placés en couveuse.
Quelle alimentation pour les prématurés ?
La meilleure alimentation demeure le lait maternel. Il a été scientifiquement prouvé que le lait maternel est plus adéquat dans une alimentation de ce genre. Ce afin d’éviter les risques intestinaux comme l’entérocolite.
Quelles sont les principales raisons d’un accouchement prématuré ?
En Europe ou ailleurs, je dirais l’alcool, le tabac, le stress. À Maurice, ce sont des mamans souffrant d’hypertension qui se retrouve à subir une grossesse non à terme. Dans ces cas, il est essentiel que ces femmes fassent un suivi constant afin de contrôler leur hypertension et de ne surtout pas sombrer dans un stress inutile.
Les infections vaginales sont également des causes d’accouchements prématurés. L’infection urinaire chez la femme enceinte ne doit pas être prise à la légère (brûlures, douleurs et forte fièvre), car le risque d’accouchement avant terme demeure accru.
La médecine a fait des progrès énormes en matière de prématurité. Dites-nous-en plus, Docteur.
C’est un fait que les progrès dans ce domaine ont été constants. Le premier grand pas dans ce domaine est venu avec le respirateur qui a permis de traiter les problèmes pulmonaires de l’enfant prématuré, dans les années 70.
Dans les années 90, du surfactant a été donné comme traitement aux nourrissons prématurés. Sans compter la corticothérapie anténatale qui consiste à donner de la cortisone aux mamans susceptibles de ne pas mener leur accouchement à terme.
Aujourd’hui en 2016, nous pouvons dire sans détour que la prématurité n’est pas une fatalité. Depuis quelque temps déjà, nous nous concentrons sur la respiration non invasive du bébé prématuré, qui ne nécessite désormais plus de sonde. Seule une canule suffit, limitant ainsi les effets secondaires que pourrait avoir la respiration invasive chez le bébé.
Je dois dire qu’à Maurice, des progrès considérables ont été faits en ce sens, avec l’ouverture du Neonatal Intensive Care Unit dans le secteur public comme privé. Le grand défi demeure de ramener à la baisse le taux de mortalité néonatal.