Essayons de voir au-delà de la simple bouteille de rhum ou de whisky et posons-nous la question : l’alcool, qu’est-ce que c’est et comment peut-il être dangereux pour la santé ?
Sommaire :
Quels sont les effets de l’alcool sur le corps ?
D’abord, il faut savoir que l’alcool passe directement dans l’estomac et l’intestin avant d’être absorbé par le foie et se propager dans tout l’organisme, y compris le cerveau. Un des effets les plus graves de l’alcool sur le corps est qu’il fait obstacle à la plupart des systèmes de transmission du cerveau. C’est un sédatif qui modifie notre comportement.
Pire encore, lorsqu’il est consommé régulièrement et sans modération à raison de deux à trois verres par jour, il s’accompagne de plusieurs conséquences graves sur la santé du consommateur. La gueule de bois, les nausées ou encore un sommeil de mauvaise qualité ne sont que les effets à court terme sur la santé…
Effets à court terme de l’alcool
Les effets de la consommation de boissons alcoolisées peuvent entraîner des effets très désagréables et même dangereux en fonction de la quantité consommée et de la condition physique d’un individu.
- Vomissements
- Diarrhée
- Difficultés d’élocution
- Maux d’estomac
- Maux de tête
- Somnolence
- Difficultés à respirer
- Jugement faussé
- Vision déformée
- Inconscience et blackout
- Coma
- Anémie
- Coordination diminuée
Effets à long terme de l’alcool
Consommer de l’alcool régulièrement et excessivement entraîne de graves problèmes de santé :
- Un cancer de la bouche et de la gorge
- Des ulcères
- Des problèmes d’ordre sexuel
- L’intoxication alcoolique
- L’hypertension artérielle, un accident vasculaire cérébral ou d’autres maladies du cœur
- Des dommages irréversibles au cerveau
- Une maladie du foie
- Une gastrite
- Une carence en vitamine B1 et B6 qui peut provoquer amnésie, apathie ou une certaine désorientation
- Des troubles d’ordre psychique comme l’anxiété, la dépression ou d’autres troubles du comportement
- Des dégâts nerveux
- Une sous-alimentation
L’alcool entraîne aussi des conséquences graves sur le plan social. On ne peut ignorer :
- Les accidents de la route, les chutes ou encore les noyades qui en résultent
- Les agressions sexuelles, la violence domestique, les meurtres perpétrés sous l’influence de l’alcool
- La baisse de productivité au travail
- Les problèmes au sein du couple et de la famille
Comment devient-on alcoolique ?
Un des facteurs de risque est la faculté de tenir l’alcool. En effet, si vous ressentez très vite les effets de la bouteille, c’est que vous êtes à l’abri de la dépendance. « Bien tenir l’alcool » est généralement perçu comme un avantage social. Cela signifie, pouvoir garder une attitude plus ou moins normale malgré avoir bu de grandes quantités d’alcool. Malheureusement, cet atout fort louable peut être un déclencheur et conduire à l’alcoolisme et à la dépendance.
Cette dépendance se manifeste notamment à travers :
- Une meilleure tolérance à l’alcool
- L’incapacité à contrôler la quantité d’alcool consommé
- L’apparition de symptômes de sevrage comme les tremblements, l’anxiété ou encore la sudation à l’arrêt
- Des conséquences néfastes sur les loisirs et la vie sociale
- Des préoccupations concernant l’approvisionnement en alcool
- Une volonté d’arrêter de boire souvent infructueuse
- Une consommation persistante malgré le développement de problèmes de santé physique et morale
Le gène CYP2E1 serait à l’origine de cette dépendance
Une étude réalisée aux États-Unis a permis de mettre en évidence le rôle de ce gène dans la dépendance à l’alcool. Les résultats de cette étude sont clairs, ceux présentant une variante particulière de ce gène sont moins tolérants à l’alcool et présentent moins de risque de devenir dépendants. Les risques de devenir alcoolique varient d’un individu à l’autre. La personnalité, le vécu, l’environnement social et la génétique sont tant d’éléments qui pourraient influencer quelqu’un à choisir ou non la voie de l’alcoolisme. On sait qu’avoir des parents alcooliques multiplie par trois le risque de devenir à son tour dépendant, mais bien entendu, rien n’est calculé d’avance.
Comment sortir de l’alcoolisme ?
Sortir de l’alcoolisme et vaincre sa dépendance ne sont pas des sujets toujours faciles à aborder pour une personne dépendante. De plus, le sevrage est perçu comme une étape difficile, plus difficile que la période de dépendance. C’est pourquoi le soutien des proches et celui d’un médecin est primordial. Heureusement, l’alcoolisme se soigne grâce à plusieurs traitements et pour augmenter les chances de guérison, il convient de combiner plusieurs méthodes en fonction du profil et du niveau de dépendance.
Le sevrage à domicile
Attention ! Sevrage à domicile ne signifie pas absence de suivi médical !
La première chose à savoir est que ce type de sevrage ne convient pas aux « très gros buveurs », à ceux qui ont déjà tenté de se sevrer sans succès et à ceux qui sont atteints d’une maladie grave liée à l’alcool.
En cas de sevrage à domicile, le patient tente de se soigner chez lui sans se faire hospitaliser. Dans ces cas, la consommation d’alcool est réduite progressivement. Un médecin doit quand même suivre le sevrage de près et prescrira un traitement médicamenteux adapté. Le sevrage à domicile peut être très difficile et le soutien de la famille est indispensable.
L’hospitalisation comme moyen de lutter contre l’alcoolisme
Dans la plupart des cas, l’hospitalisation est nécessaire à la réussite du sevrage. Pendant la période d’hospitalisation, le patient suit aussi un traitement médicamenteux et reçoit un suivi psychologique et/ou psychiatrique.
On recommande ce traitement aux personnes :
- Incapables de se sevrer à domicile
- Qui sont seules
- Qui sont dans un état dépressif
La médecine douce et l’alcoolisme
D’autres méthodes peuvent être utilisées en complément à un suivi médical et psychologique. Ces traitements que l’on retrouve principalement en médecine douce sont :
- L’acupuncture
- La relaxation et la sophrologie
- L’homéopathie
Le Baclofène
Depuis peu est arrivé le baclofène, un médicament dont le traitement bien conduit, démontre que l’alcoolisme n’est pas un vice, mais une maladie neurobiologique dont on peut désormais guérir. Le baclofène révolutionne le traitement de l’alcoolo-dépendance en sortant du dogme de l'abstinence à vie, et probablement, au-delà, celui d’autres addictions comme les troubles du comportement alimentaire (TCA).